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2020, une année culturelle pleine de rebondissements

Nathalie Bondil, Elisapie, Damien Robitaille et Maripier Morin ont marqué 2020 pour différentes raisons. Photo: Archives Métro

L’année 2020 aura été riche en rebondissements jusqu’à la toute fin. Plusieurs événements ont marqué le paysage culturel québécois. Retour en quatre temps sur les faits saillants de cette année pas comme les autres.

Les artistes se sont «réinventés»

Sans contrat du jour au lendemain, plusieurs artistes se sont tournés vers les réseaux sociaux pour y répandre un peu de joie et de lumière. Deux humoristes se sont particulièrement démarqués: Arnaud Soly avec ses improvisations en direct et Mathieu Dufour avec le Show-rona virus.

Plusieurs initiatives musicales ont aussi eu l’effet d’un baume sur nos cœurs, dont les chants sur le balcon par Martha Wainwright et les chansons quotidiennes de Damien Robitaille, devenu viral avec sa reprise de Pump Up The Jam.

Au septième art, le premier film québécois produit par Netflix a connu un succès inespéré : Jusqu’au déclin, de Patrice Laliberté, a enregistré plus de 20 millions de visionnements à travers le monde, dont 95% de l’extérieur du Canada.

Il reste que 2020 fut une année très difficile pour le milieu culturel. Les salles de spectacles, les théâtres, les cinémas et les musées souffrent d’importantes pertes de revenus. Plus précaires que jamais, 57% des musiciens envisagent changer de carrière, révélait cet automne un sondage de Guilde des musiciens et musiciennes du Québec.

Une troisième vague de dénonciations

Après #AgressionNonDénoncée et #MoiAussi, un troisième mouvement de dénonciation des violences sexuelles a éclaté à l’été 2020. La plupart des personnalités visées sont des artistes, notamment l’ex-humoriste Julien Lacroix, qui a été dénoncé par neuf femmes.

Contrairement aux vagues précédentes, la plupart des personnes visées par des allégations d’inconduites ont reconnu leurs torts. C’est le cas de Maripier Morin, Alex Nevsky, Bernard Adamus, Maybe Watson, David Desrosiers, Yann Perreau et Kevin Parent, qui ont tous publié des messages d’excuses sur leurs réseaux sociaux.

Démarche sincère ou geste opportuniste? La question se pose toujours, alors qu’on apprenait récemment que Maripier Morin sera de retour dans la deuxième saison de La faille.

La vague a aussi ébranlé le milieu littéraire. Personne n’a été dénoncé publiquement, mais 300 écrivaines et travailleuses du milieu ont formé un groupe privé pour échanger sur le sujet. Cette prise de conscience a mené divers regroupements et associations du milieu à remettre en question leurs dynamiques de pouvoir.

Des sagas et des controverses

La pandémie aura été un point tournant pour le Cirque du Soleil, qui a été vendu a des intérêts étrangers. Après l’annulation de tous ses spectacles et la mise à pied de presque tous ses employés, l’entreprise s’est mise à l’abri de ses créanciers en juin. Ces derniers, menés par la firme Catalyst Capital Group, s’en sont finalement portés acquéreurs en août.

En juillet, le renvoi de Nathalie Bondil, ex-directrice du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) crée une onde de choc. Ce feuilleton a connu de nombreux rebondissements : dénonciations du climat de travail, doutes concernant l’embauche de Mary-Dailey Desmarais à titre de conservatrice en chef, départ de l’ex-président du C.A., Michel de la Chenelière, poursuite de 2 M$ Mme Bondil et nominations de Pierre Bourgie et de Stéphane Aquin.

En septembre, la saga judiciaire d’Yvan Godbout, s’est conclue heureusement par un acquittement de l’auteur. Celui-ci était accusé de pornographie juvénile pour des passages fictifs de son roman Hansel et Gretel, paru en 2017.

Plus récemment, la liste de lecture de François Legault a fait couler beaucoup d’encre. Invité par l’Association des libraires du Québec (ALQ) à partager ses «prescriptions littéraires», le premier ministre a été vivement critiqué pour avoir recommandé un ouvrage de Mathieu Bock-Côté. Sa liste a alors été retirée du site, ce qui a été perçu comme de la censure. Finalement, l’ALQ a reconnu son erreur et s’est excusée.

Les artistes unis contre le racisme

Les morts de George Floyd et de Joyce Echaquan ont ébranlé la communauté artistique, qui a multiplié les initiatives pour dénoncer le racisme systémique cette année. Durant l’été, la fresque géante portant les messages La vie des Noir.e.s compte/Black Lives Matter a été peinte sur la rue Sainte-Catherine Est à l’initiative de la Fondation Dynastie. Plusieurs artistes visuels y ont contribué.

Deux concerts bénéfices ont été orchestrés dans la foulée de la mort tragique de Joyce Echaquan. En novembre, la poète innue Natasha Kanapé Fontaine et le musicien montréalais Patrick Watson ont offert Poésie de La Résistance depuis la Sala Rossa.

Un mois plus tard, Elisapie, Florent Vollant, Anachnid, Wass, Jemmy Echaquan, Jeremy Dutcher, Dominique Fils-Aimé, Ariane Moffatt et une poignée d’autres artistes ont créé le magnifique rassemblement Waskapitan, qui veut dire «rapprochons-nous» en langue atikamekw.

Philémon Cimon a même composé une chanson devant le refus catégorique de François Legault de reconnaître la présence de racisme systémique au Québec. Nommée M. l’premier ministre, elle commence ainsi: «M. l’premier ministre/Je vous fais une lettre/Y faudrait reconnaître/Le racisme systémique».

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