Toute la beauté qui entoure Vincent Vallières est bien là
Le huitième album de Vincent Vallières est une photographie personnelle de l’instant, quelque part entre le passé et le futur. Métro a posé quelques questions à l’artiste pour saisir l’univers de Toute beauté n’est pas perdue.
D’Heille Vallières à Tout n’est pas pour toujours, Vincent Vallières nous emmène dans son monde pendant une dizaine de chansons. Celles-ci prendront d’ailleurs vie vendredi à 20h le temps d’un court métrage, entre documentaire et captation live.
Quelle est l’histoire de votre album Toute beauté n’est pas perdue?
Je l’ai commencé en septembre 2019, et le disque a été créé en deux temps. D’abord, jusqu’en mars 2020, avant que le Québec soit mis sur pause. Puis on a quasiment tout refait au complet. C’est vraiment là que le projet a trouvé sa signature sonore. Même si j’écrivais de la maison, le processus d’enregistrement était lui en attente à cause du premier confinement. Ça nous a cependant permis de réécouter ce qu’on avait, et j’ai senti le besoin de réajuster le tir. Le temps a été le côté positif de la pandémie. Ça nous a donné un pas de recul, une approche plus organique au niveau de l’instrumentation, qui est moins synthétique qu’au début, et une écriture personnelle et incarnée.
Qu’est-ce que l’album dit de vous, Vincent Vallières?
Il commence avec Heille Vallières, car je trouvais important d’engager le dialogue. C’était un bon moment de prendre le temps de me regarder dans le miroir avant de présenter les personnages de mon disque. La première chanson est une introspection. Je me suis demandé si j’étais encore capable d’être surpris, ému, émerveillé devant la beauté. Ensuite se déploient différentes histoires, parfois autobiographiques, d’autres fictives, sombres ou ensoleillées. Ce projet est en symbiose avec ce que j’ai vécu. Il était important pour moi de ne pas essayer d’être la personne que j’ai été. J’espère que les gens s’y reconnaîtront aussi.
«Je m’évertue à tenter de définir ce qui nous unit, nous ressemble et nous rassemble.» Vincent Vallières
Toute beauté n’est pas perdue est une phrase du morceau Elle n’entend plus battre son coeur. Pourquoi avoir nommé votre disque avec ces mots?
J’aime beaucoup cette ligne car il y a une sorte d’optimisme, un côté bienveillant. Cela contient tous les questionnements de l’album. Quelle est notre capacité à lâcher prise dans les moments difficiles, à accepter qu’une porte fermée en laisse une autre s’ouvrir?
Vous abordez le deuil aussi…
J’ai essayé d’y mettre le plus de moi-même. D’un point de vue individuel, mais également collectif, l’année que nous venons de traverser nous a obligés à nous poser beaucoup de questions sur la mort. On n’en parle pas beaucoup dans notre société. Le deuil est cependant une étape de la vie. C’est un grand défi pour moi, et je me suis demandé comment garder un équilibre avec ces gens qui disparaissent et qui s’éloignent.
Tout n’est pas pour toujours, en duo avec Marjo, clôt l’album. Comment s’est passée votre collaboration?
Cette chanson m’accompagne depuis le début du projet et l’idée de la partager avec une interprète d’une autre génération pouvait lui donner un poids. Rapidement, Marjo a accepté et ça a vraiment été une belle rencontre. La musique de Marjo a habité ma jeunesse, c’est une icône! Cette collaboration a surpris plusieurs personnes, et j’aimais cette part de risque.