Professeure de danse…
Comment avez-vous appris le poteau? Êtes-vous une ex-danseuse nue?
Non! J’ai déjà dansé dans un club, mais seulement une semaine. Je n’aimais pas vraiment ça. J’ai appris en regardant des vidéos et en allant dans les bars de danseuses. À la base, je suis une prof de salsa. Il y a huit ans, j’ai commencé à donner des cours de poteau. Comme il n’y avait jamais eu de cours, j’ai dû moi-même inventer le nom des mouvements.
Quel genre de noms?
Le pompier, le demi-hook, le carrousel, l’ange, le corkscrew. J’essaie de donner des noms évocateurs pour que mes élèves se souviennent des mouvements.
Avant, comment les danseuses apprenaient-elles?
Les filles apprenaient sur le tas. Elles regardaient les autres faire et se donnaient des trucs entre elles. Mais nos élèves ici ne sont pas majoritairement des danseuses, ce sont des femmes de tous les milieux. Nous avons des avocates, des agentes d’immeubles, des infirmières, de tout.
Des gars?
Oui, mais pas beaucoup. Un de nos meilleurs élèves était un homme, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’était pas gai. C’était un gars de la construction. Il était très fort des bras ; c’est pour ça qu’il était si bon.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus de gars en danse poteau?
Le poteau, c’est très phallique. Les gars sont habitués à voir les filles se frotter là-dessus, mais eux ne sont pas à l’aise de le faire. La danse poteau est donc encore victime de préjugés. De moins en moins. Au début, mes élèves étaient gênées, mais maintenant, c’est très à la mode. Aujourd’hui, il y a des poteaux dans toutes les discothèques et ce n’est plus autant associé au strip club. Il y a même une pétition qui circule pour que ça devienne un sport olympique.
C’est considéré comme un sport?
Oui. La plupart des filles suivent mes cours pour le côté aérobique : on fait la planche et des push-up pour développer les muscles des bras. Les filles sont raquées après une séance de danse poteau. Ce qu’elles aiment, c’est de faire du sport sans aller au gym. Et ça fait un bonus pour leurs chums.