Grand retour pour le Festival de musique du bout du monde
Après avoir dû faire l’impasse presque complètement l’an dernier en raison de la pandémie, le Festival de Musique du Bout du Monde (FMBM) effectuait son grand retour du 4 au 8 août à Gaspé. Malgré les restrictions sanitaires, le festival a accueilli 7500 personnes selon les organisateurs. Métro revient sur les moments forts de cette édition.
Les deux tiers des quelque 17 spectacles musicaux ont affiché complet. Alors que le chapiteau principal situé au centre-ville pouvait, lors des éditions pré-pandémie, accueillir environ 2200 personnes, les spectacles, cette année, ne pouvaient accommoder plus de 500 personnes.
Trois scènes ont été aménagées, dont une, permanente, au sommet du mont Béchervaise, qui sert de centre de ski alpin en hiver. C’est là que le festival a débuté mercredi dernier. Sur une scène aménagée partiellement à l’ombre des arbres, le Gaspésien Guillaume Arsenault a bercé une foule de plusieurs dizaines de personnes de ses compositions folk.
L’instrumentation parfois éthérée du groupe appuyait bien les chansons à texte de l’artiste originaire de Bonaventure. S’il a interprété plusieurs titres de La partie de moi qui tremble, son plus récent opus paru en 2019, Arsenault a aussi «ouvert son shed à chansons» pour présenter des titres plus anciens.
Mi’gmafrica
Lancé en 2004, le festival a toujours eu pour but de présenter et de célébrer les musiques du monde et de faire découvrir des artistes émergents aux mélomanes.
Au cours des dernières années, de nombreuses têtes d’affiche de l’industrie musicale comme les Trois Accords, Radio Radio ou les Cowboys Fringants ont foulé les planches du FMBM. Mais la mission de présenter des groupes de la relève demeure essentielle.
«Avoir un équilibre est important. Si les gens viennent pour voir un nom plus connu, mais découvrent par le fait même un nom moins connu, on atteint notre mission.»
Steve Pontbriand, directeur général du FMBM
Rencontre mystique entre «deux cultures connectées à la Terre-Mère et à l’esprit des ancêtres», le duo Mi’gmafrica est monté sur les planches en début de soirée, jeudi. Composé du griot sénégalais Sadio Sissokho, de l’artiste micmaque Valérie Ivy Hamelin et de leurs musiciens, le groupe en a mis plein la vue et les oreilles aux festivaliers.
Ceux-ci ont tantôt dansé sur des rythmes endiablés ou vécu des moments de recueillement grâce à des chants traditionnels amérindiens. La foule en a redemandé et, en fin de spectacle, le groupe a dû reprendre une pièce déjà jouée afin de ne pas laisser les spectateurs en reste.
Random Recipe
Trio de musique hip hop dont la réputation n’est plus à faire, Random Recipe s’est produit en spectacle plus tard en soirée, jeudi, sur une scène aménagée dans une clairière à deux kilomètres du site principal du festival.
Rappant en anglais et en espagnol, le groupe constitué de Frannie Holder, Fab et Liu-Kong Haa a fait bondir les festivaliers avec ses sonorités diversifiées, ses paroles engagées et déjantées. Utilisant notamment des rythmes de guitare électrique accompagnés de steeldrum, des débits vocaux parfois langoureux, tantôt effrénés, le trio a électrisé la foule.
Bleu Jeans Bleu
Vendredi soir, les membres du groupe Bleu Jeans Bleu se sont présentés sur scène et, eux non plus, n’ont pas déçu les festivaliers. Ils ont notamment interprété les vers d’oreille J’te gâte all dressed et Vulnérable comme un bébé chat.
Ils ont fait participer la foule sur L’homme sandwich en collants et se sont également lancés dans un medley de grands succès de groupes tels que les Beatles, Nirvana, Pennywise, ACDC et Metallica. Ils ont bien entendu entonné leur propre grand succès de 2019, Coton ouaté, en fin de spectacle.
Sarahmée
L’artiste hip-hop Sarahmée en était à une première visite en Gaspésie. Elle a profité du spectacle pour présenter aux spectateurs deux nouvelles chansons, Sourde et Superflex, qui doivent paraître sur son troisième album, attendu pour le 3 septembre.
«Ça a été toute une expérience pour moi: les paysages, les gens… On a eu du plaisir et on a passé une extraordinaire journée à en profiter. Ça faisait des années que je regardais ce festival et j’espérais le faire. Je suis très contente», a-t-elle déclaré.
Gab Bouchard
Originaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Gab Bouchard est venu clôturer en force la soirée de samedi avec une prestation énergique où les solos de guitare ont souvent occupé le devant de la scène. Bouchard a d’ailleurs avertit la foule au préalable lorsqu’en milieu de spectacle, il a voulu présenter trois chansons plus «relaxe» d’affilée.
Son spectacle s’est conclu avec une reprise sur-vitaminée de la chanson Femme de rêve de Claude Dubois.
Ilam
Le Montréalais originaire du Sénégal Ilam s’est chargé du traditionnel spectacle en plein air au lever du soleil dans le parc Forillon, dimanche matin.
Mixant le blues, l’afro-folk, le pop-rock et le soul, il a bercé les dizaines de festivaliers qui s’étaient tirés de leur lit pour venir l’entendre à 4h45 du matin dans le décor enchanteur du Cap Bon Ami.
Chantant en wolof, en peulh, en français et en anglais, Ilam a débuté sa performance avec des titres au rythme moins cadencé avant de terminer sur des airs plus rock, peu avant 6h.