Marie Davidson & L’Œil Nu, derrière la persona
Le premier concert de Marie Davidson & L’Œil Nu à Montréal arrive enfin. Incursion dans l’univers du groupe qui amène ailleurs la pop d’ici.
«I’m going back to rock, baby it’s time to rock.» Ses (presque) adieux au dancefloor, Marie Davidson les fredonne dans un impeccable premier album issu de son rapprochement avec L’Œil Nu, un groupe formé il y a une dizaine d’années par Pierre Guérineau et Asaël R. Robitaille. Renegade Breakdown paraissait il y a tout juste un an, et marquait ainsi un retour aux sources pour l’artiste reconnue mondialement pour sa musique électronique et ses lyrics vitrioliques.
Pour Marie Davidson et ses acolytes, cette nouvelle aventure se devait en effet de renouer avec leurs premières amours, avec l’époque où ils étaient impliqués dans les projets très DIY de La Brique, un espace de création montréalais. «Nous sommes toujours restés proches, même si artistiquement nous sommes partis chacun de notre côté, se rappelle-t-elle lors d’une rencontre organisée pendant le festival BleuBleu en juin dernier. Mais c’est la première fois qu’on a un band aussi ambitieux, avec des compositions aussi sophistiquées et le plus de liberté possible.»
Sur ce disque aux sonorités éclectiques, Marie Davidson & L’Œil Nu tenaient à ce qu’éléments électroniques et acoustiques s’entremêlent. «Notre essence est le mariage des points forts de chacun et d’explorer», explique la musicienne. «Nous tentons ensemble d’intégrer nos influences passées dans des morceaux qui s’éloignent du carcan des clubs», précise Asaël R. Robitaille.
«Dans Renegade Breakdown, nous abordons différentes facettes de la pop», renchérit Pierre Guérineau. Celui-ci confie aussi que leur jeune groupe se cherche encore un peu. «Nous écoutons toute sorte de musique et nous adorons essayer des nouvelles choses, jouer avec les codes du genre.»
Effervescence et variations
Pour ce faire, ils peuvent désormais compter sur Jesse Osborne-Lanthier, qui les a officiellement rejoints au début de l’été. «Nous ne voulions pas perdre le côté expérimental, électronique de notre musique», souligne ce touche-à-tout qui maîtrise la production, le sound design, les percussions et la voix. «Jesse est vraiment un plus pour notre groupe. Il amène complètement autre chose», se réjouit Marie Davidson.
Depuis l’arrivée de celui-ci, le quatuor, qui a sillonné les routes du Québec pendant la saison estivale, a notamment écrit de nouvelles chansons, dont l’intime et nostalgique Persona, partagée fin août. «Nous aimons travailler en studio, donc nous ne nous sommes pas arrêtés depuis la sortie de Renegade Breakdown, poursuit Marie Davidson. Nous avons continué de vivre notre album à temps plein. Nous avons beaucoup pratiqué, pour la captation de Denis Côté entre autres.»
Et Jesse Osborne-Lanthier d’ajouter que les versions live doivent toujours être adaptées, ce qui engendre des modifications dans les instrumentations. «Les pièces évoluent et c’est comme ça que nous arrivons à rester excités. Nous les raffinons, faisons des changements», indique pour sa part Pierre Guérineau.
Marie Davidson & L’Œil Nu, l’esprit collectif
«Qu’elle soit en anglais ou en français, nous avons voulu que notre musique soit accessible», insiste Marie Davidson, qui place l’aspect humain au-dessus de tout. Sur scène ou en entrevue, l’osmose entre les membres du groupe est, de fait, évidente. «La seule chose qui m’importe, c’est de faire de la musique avec mes amis», signifie Jesse Osborne-Lanthier.
«Oui, Marie Davidson & L’Œil Nu est une histoire d’amitié, de connexion», lui répond Asaël R. Robitaille. Cette harmonie dépasse même les frontières de leur cercle, puisque les trois hommes sont également très impliqués au sein du label Éditions Appærent, dont Bernardino Femminielli fait aussi partie.
«Il y a de nombreuses personnes avec qui on a des affinités et qu’on respecte un peu partout dans le monde», confirme enfin Marie Davidson, qui prendra, avec L’Œil Nu, la route de l’Europe, du Royaume-Uni et de l’Islande dans quelques semaines pour une tournée attendue.
Quelques rendez-vous du festival Phénomena à ne pas manquer
- Les 10 ans de Phénomena — Exposition, du 7 au 22 octobre à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal
- Le Cabaret DADA, les 14 et 15 octobre à la Sala Rossa
- Luz: Terre de Sonia Bustos, le 16 octobre au parc Sir-Wilfrid-Laurier
- L’Œil éveillé d’un collectif de six artistes sourds, les 16 et 17 octobre à la Sala Rossa
- Les Mix Tape de Claudia Chan Tak, les 20 et 21 octobre à la Sala Rossa