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Guy A. Lepage «troublé» par le texte de Nelly Arcan

Guy A. Lepage dit s’être «effondré» après avoir lu La honte, un texte signé Nelly Arcan qui sera publié à titre posthume dans le livre Burqa de chair. «Je ne me suis pas reconnu dans la nouvelle qu’elle a écrite. Ça me fait de la peine», a-t-il déclaré à l’émission d’Anne-Marie Dussault, 24 heures en 60 minutes.

Dans La honte, Nelly Arcan relate son passage à Tout le monde en parle, en 2007. L’écrivaine – qui s’est enlevé la vie en 2009 – indique y avoir vécu une expérience humiliante. Elle accuse l’animateur d’avoir tenu des propos déplacés sur son apparence physique. Parlant d’elle-même, Arcan écrit : «Elle perdit la face, tandis que son décolleté remontait à la surface.»

Dans un communiqué émis sur la page officielle de Tout le monde en parle, Guy A. Lepage explique qu’il serait «très malvenu de répliquer à Nelly puisque celle-ci est décédée dans des circonstances tragiques deux ans plus tard».

Afin d’éviter une enflure médiatique, l’animateur a mis en ligne l’entretien que Nelly Arcan lui a accordé. Sur la même page internet, on trouve aussi un lien menant directement au texte de l’auteure de Putain. «Je trouve ça indélicat de faire parler les morts; je préfère que les gens forment leur propre opinion», a-t-il dit sur les ondes de RDI.

L’animateur a précisé que l’équipe de Tout le monde en parle n’a appris que Nelly Arcan souffrait de graves problèmes psychologiques qu’une fois le tournage de l’émission terminé. «Avoir su, eh bien, on ne l’aurait pas invitée», a-t-il affirmé.

Guy A. Lepage s’est aussi dit sensible aux troubles de l’écrivaine. «Je connais cette détresse-là. Mon frère s’est enlevé la vie au même âge qu’elle», a-t-il révélé.

Il estime ne pas avoir été dur avec l’auteure durant sa visite dans les studios de Radio-Canada. «Je ne trouve pas que l’entrevue que j’ai visionnée était méchante, a-t-il ajouté. C’est le festival du sourire et du beau regard dans les yeux.» Dans une entrevue accordée à La Presse, l’écrivaine Nancy Huston, qui signe la préface de Burqua de chair, dénonce le traitement que les médias ont réservé à Nelly Arcan : «J’ai vu cette scène à Tout le monde en parle, et c’est totalement impardonnable la manière dont l’hôte l’a humiliée. Jamais on n’a vu un homme sexuellement humilié comme ça devant des millions de gens à la télévision.»

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