Les Mad Men reprennent du service
La sixième saison de Mad Men prend l’antenne ce dimanche, et rassurez-vous, fans de Peggy Olson : elle sera toujours au rendez-vous!
Quand Elisabeth Moss a découvert l’an dernier que son personnage dans Mad Men, Peggy Olson, quitterait son emploi à Sterling Cooper Draper Pryce, elle n’avait qu’une question à poser. «Matt Weiner m’a appelée avant que le scénario de l’épisode 11 soit dévoilé et il m’a tout révélé, se souvient-elle. Il m’a affirmé que tous ces trucs allaient se produire et que j’allais quitter le bureau. Je lui ai littéralement dit : “Ça a l’air super. Est-ce que je suis encore dans la série?” Ça l’a un peu offensé, en fait! Il m’a répondu que c’était évident. Mais bon, c’était la question logique à poser!»
Moss est encore très présente dans cette saison, même si elle se dirige vers une nouvelle agence. Mais elle admet avoir été un peu inquiète de savoir combien de temps elle passerait à l’écran maintenant que Peggy n’est plus une employée de Sterling Cooper Draper Pryce. «J’étais un peu triste, aussi, parce que j’adore ces mecs. Ce sont les gens avec qui j’ai grandi, avec qui j’ai toujours travaillé, avoue-t-elle. Tout ce que je peux dire pour l’instant, c’est que je suis très heureuse de la tournure que la série va prendre, de tout ce qui s’est passé. J’ai été agréablement surprise de ce que j’ai eu à faire cette saison.»
Alors qu’elle fait la promotion de la nouvelle saison de la série à succès, Moss reconnaît que sa présence dans les rondes d’entrevues ne voulait pas nécessairement dire que Peggy serait de retour. «Peut-être que tout ça est un immense tour pour vous le faire croire, blague-t-elle. Non, ce sont des farces, je suis de retour. Mais tout ce que j’ai le droit de dire, c’est que je joue Peggy Olson et que je travaille dans la publicité. Je n’ai pas le droit de dire où, ni avec qui… C’est d’un ennui!»
Une des choses dont elle a le droit de parler est l’impact que l’ancien patron et mentor de Peggy, Don Draper (Jon Hamm), a eu sur cette dernière – et les répercussions que cela causera. «Je pense que l’idée qu’elle se fait d’un patron, c’est Don, et que c’est par son intermédiaire qu’elle a appris à être une patronne, dit l’actrice. Elle s’essaie à ce rôle, mais au final, elle reste Peggy, elle n’est pas Don. Don l’aime et la respecte parce qu’elle est meilleure que lui. Elle a un cœur, ce qui soulève quelque chose d’intéressant sur les différences entre les dirigeants hommes et femmes, surtout à l’époque. Je pense qu’encore une fois cette saison elle va devoir apprendre à faire les choses à sa manière. À être elle-même. Et à ne pas suivre les autres, surtout pas Don.»
Décoder le poster
Mad Men étant une émission traitant du monde de la publicité, il a toujours été important que ses propres publicités soient soignées, et l’image promotionnelle pour la sixième saison ne fait pas exception.
On peut toutefois constater que l’affiche de la saison contraste avec les précédentes. C’est le dessinateur de 75 ans Brian Sanders qui a créé l’illustration, une image adaptée à l’époque montrant deux Don Draper et beaucoup d’imagerie suggestive.
«Je sais que les gens cherchent le sens de tout ça, et il y a plusieurs indices, effectivement, concède Matt Weiner, créateur de la série. C’est parti d’un rêve que j’ai fait; Don n’y apparaissait pas, mais beaucoup d’éléments s’y trouvaient.»
Et à propos de quoi était ce rêve – et ce poster? Toujours aussi avare de détails, Weiner révèle à tout le moins que ce sur quoi il faut se concentrer est «l’anxiété qui est générée, chez tous les personnages, par le fait de se demander pourquoi ils sont comme ils sont», dit-il. «Peut-être que vous êtes un imposteur, peut-être que vous affrontez toutes les mauvaises choses que vous avez faites dans la vie, mais vous êtes de retour dans un endroit où vous êtes le centre du problème. Vous avez un choix à faire : pouvez-vous changer? Et vous avez cette personne juste derrière vous qui n’est nulle autre que vous, vous savez de quoi elle a l’air, et à l’intérieur vous êtes autre chose.»
Dans l’espoir d’avoir une explication plus concrète, nous avons interrogé Jon Hamm, vedette de la série. «C’est une image très riche, répond-il. Matt était très engagé dans le choix de cette image et de l’artiste qu’il voulait. Il désirait un style artistique très spécifique. C’est différent de notre esthétique habituelle, qui est plus graphique et clairsemée. Ici, c’est plus chaotique et ça suggère le monde dans lequel nous évoluons. Des couleurs vives et folles, beaucoup de choses qui se passent.»

Analyse
Voici certains éléments du poster que le public devrait remarquer, selon Jon Hamm :
- «Le motif central, c’est bien sûr les deux exemplaires du même homme qui se croisent. Lequel sommes-nous censés suivre?»
- «Un d’eux est avec quelqu’un, et l’autre, non. Un élément à ne pas négliger…»
- «Un d’eux a une mallette en main. L’autre, non.»
- «Il y a un panneau de sens unique et un panneau d’arrêt. Ce n’est pas pour rien.»
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Matt Weiner contre l’internet
Un avertissement à ceux qui ont l’habitude de rédiger des commentaires véhéments sur les sites web : le créateur de Mad Men, Matt Weiner, sait ce que vous écrivez sur sa série. Ou du moins, il le savait avant que sa femme et ses scénaristes l’empêchent de naviguer sur les sites où il pouvait lire le tout. «C’est un métier terrible pour quelqu’un d’aussi hypersensible que moi, avoue-t-il. Quand je travaillais à The Sopranos, ça n’existait pas, ces sites, rappelle-t-il. J’essaie de m’en tenir loin. Ce qui arrive, maintenant, c’est qu’un ami m’envoie un lien… et que je ne puisse résister à l’envie d’aller voir.»
Pour Weiner, ça ne sert à rien d’essayer de se battre contre la recherche compulsive de critiques. «C’est la nature humaine, croit-il. Mettons deux jarres dans la pièce voisine, une pleine de petits biscuits qui disent la bonne aventure, l’autre qui n’en contient que deux. La grosse jarre renferme ce qui se dit de bien à votre sujet, la petite, les choses méchantes. Vous entrez et vous avez le droit de piger seulement un morceau. C’est sûr que vous pigez dans la jarre de trucs méchants! Donc, je continue à lire jusqu’à ce que je trouve quelque chose de méchant. Je ne sais pas pourquoi.»
À titre d’exemple, il parle d’un épisode de la saison dernière, Signal 30, qui a provoqué des réactions qu’il n’a pas appréciées. «Vincent Kartheiser [Pete Campbell] était dans un ascenseur et disait : “On est censés être des amis. Je n’ai rien’’, se souvient Weiner. C’est, à mon avis, la chose la plus triste que j’aie jamais écrite. Ça m’a rendu très émotif, et pourtant, quand l’épisode a été diffusé, les gens écrivaient : “Une histoire de Pete. Je déteste ça.’’ Alors, j’essaie de me tenir loin de tout ça.»
Mad Men
À AMC
Dès dimanche à 21 h