Soutenez

Francos: du grand Loud sur la grande scène

Loud aux Francos. Photo: Frederique Menard-Aubin

Loud, un des rappeurs québécois, voire des artistes d’ici, les plus acclamés de sa génération, offrait un concert devant une place des Festivals remplie au maximum de sa capacité mercredi soir dans le cadre des Francos

Il n’y a pas à dire, après le Centre Bell, les plaines d’Abraham (comme tête d’affiche du Festival d’été de Québec) ou même cette même scène principale des Francos l’année dernière avec son groupe Loud Lary Ajust, les grandes foules n’impressionnent plus Loud, qui a livré un long spectacle de 90 minutes et 29 chansons avec une prestance et un charisme inébranlables.  

Loud aux Francos. Photo: Frederique Menard-Aubin

Départ en force 

Le spectacle a commencé sur le coup de 21h alors que le grand écran de la scène projetait le rappeur à l’arrière-scène se déplaçant vers le devant, vêtu tout de brun, casquette à l’envers, lunettes fumées au nez. Il est venu rejoindre son DJ Ajust et son batteur Ryan Stevenson, puis a commencé à interpréter avec force deux titres issus d’Aucune promesse, son dernier album, Provider puis #10.   

Après avoir affirmé qu’il était heureux de pouvoir faire pour la première fois en solo la grande scène des Francos, il a enchaîné avec une des pièces phares de son premier opus Une année record, l’inoubliable Hell, What a View. Et faisant écho au titre de la chanson, l’artiste en a profité pour admirer la vue qui s’offrait à lui: plusieurs dizaines de milliers de fans enjoués, entassés de la scène jusqu’à la rue Sainte-Catherine à l’autre extrémité du site. 

Les succès se sont ensuite enchaînés: Fallait y aller, Nouveaux riches, I Said What I Said, Médailles jusqu’à ce qu’il interprète pour la toute première fois en spectacle Peinture à l’huile. L’un de ses titres préférés, a-t-il confié tranquillement, assis dans les marches pour le premier couplet, avec un simple projecteur pour l’éclairer, une chanson plus calme, axée sur le texte, qui parle de son adolescence à Ahuntsic-Cartierville. 

L’intensité est rapidement revenue avec Le pont de la Rivière Kwai, alors que l’éclairage est devenu rouge et que la plateforme sur laquelle le rappeur se trouvait s’est élevée.  

Loud aux Francos. Photo: Frederique Menard-Aubin

Une longue liste d’invités 

Place ensuite à un marathon d’artistes invités, à commencer par SP de Sans Pression, arborant un médaillon à l’effigie de George Floyd, qui est venu interpréter un classique du hip-hop québécois, Territoire hostile

« Dans un moment historique comme ce soir, c’est important pour moi de rendre hommage aux artistes qui ont pavé la route », a indiqué Loud à la suite de la performance de SP.  

Et c’est aussi important pour le rappeur d’offrir une place à la relève. Il a donc tout de suite après invité sur scène sa « découverte de l’année », Ya Cetidon, pour interpréter en exclusivité une chanson qu’ils ont enregistrée ensemble, à paraître prochainement. Absolument entraînante, elle a tout pour devenir un hit.  

Son « acolyte de tous les jours » Lary Kidd est arrivé pour Sac de sport puis 20some les a rejoints pour On my Life qui a fait exploser la place des Festivals.  

Ensuite, place à Souldia pour Rêve de jeunesse. Autre légende du rap québécois, Connaisseur Ticaso est venu faire son classique À Montréal. Lost, « une des meilleures plumes du Québec » selon Loud, a suivi pour interpréter l’excellente Parano. Finalement, Lary Kidd est revenu rejoindre son bon ami pour offrir aux fans des classiques de l’époque Loud Lary Ajust, XOXO et Candlewood Suites

Loud aux Francos. Photo: Frederique Menard-Aubin

Des moments de communion 

Après ce segment très rap, Loud a enchaîné avec la partie plus pop de son répertoire, enfilant Jamais de la vie, devant un parterre illuminé de milliers de lumières de cellulaires, poursuivant avec Sometimes, All the Time, malheureusement sans Charlotte Cardin, puis l’immense succès Toutes les femmes savent danser

Un superbe moment a suivi alors que Loud a invité sur scène « trois visionnaires », les membres de Muzion, pour interpréter « l’une de [s]es chansons préférées pas seulement du hip-hop québécois, mais de toute la francophonie », La Vi Ti Neg, devant une foule réjouie balançant les bras dans les airs. 

Une fin puissante 

Pendant l’interprétation d’un autre de ses classiques, 56K, un piano à queue est apparu sur scène. Loud s’est installé à ses côtés et la plateforme s’est surélevée le temps de livrer la calme GG. Le début de la pièce a été marqué par un moment de difficulté et d’hésitation que le DJ Ajust a expliqué en disant « on n’est pas des robots nous autres », conférant d’autant plus d’authenticité à la performance quand elle a fini par démarrer.  

Pour le rappel, Loud a livré plusieurs gros morceaux de ses dernier et premier albums, Aucune promesse, TTTTT, Devenir immortel (et puis mourir), Hold Up. Il a finalement conclu son spectacle de la même manière que se termine son plus récent opus, avec la pièce Win Win. « Tout le monde gagne ce soir, c’est ce que j’appelle un win win », a-t-il lancé, avant d’être rejoint sur scène par le vétéran Imposs et la prometteuse recrue Raccoon pour terminer le concert sur les thèmes de l’héritage et de la succession chers à l’artiste.  

Une infolettre l’fun? Abonnez-vous à celle du Week-end pour voir!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.