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Chucky: le retour de la poupée diabolique

Chucky célèbre ses 25 ans d’existence. Pour l’occasion, son créateur, Don Mancini, a choisi de faire la fête à Fantasia, où il présentera Curse of Chucky, sixième volet de la saga du maléfique petit désaxé. Vous voulez jouer?

Véritable icône de la culture pop, Chucky a traversé les époques, et connu plusieurs phases. De la poupée irrévérencieuse au visage plus «placide», mais aux pulsions horrifiques de Child’s Play, le premier volet de la série, au bonhomme plus burlesque, grotesque et pervers de la comédie Seed of Chucky, le personnage a vécu plusieurs vies, revenant toujours hanter les humains. Parce que c’est ça qu’il fait, Chucky : il revient. «Le fait qu’il soit une figurine de 2 pieds de haut le rend extrêmement versatile, souligne au bout du fil son sympathique créateur, Don Mancini. Autant notre petite poupée peut être terrifiante lorsque placée dans le bon contexte, autant elle peut être diaboliquement hilarante.»

Pour la petite histoire, c’est lorsqu’il était encore étudiant que Don a imaginé Chucky ou, de son nom complet, Charles Lee Ray – un condensé des noms des tristement célèbres Charles Manson, Lee Harvey Oswald et James Earl Ray. Le père de Mancini travaillait dans la pub, c’était l’époque où les poupées Bout d’chou faisaient fureur, et ce jeune homme qui adorait le film Gremlins a décidé de concocter un récit d’horreur qui combinerait tous ces éléments : une critique de la publicité, une touche «gremlinesque» et des poupées.

C’est ainsi qu’est né le scénario du film Child’s Play, porté à l’écran par Tom Holland en 1988 et vite devenu culte. Il y a ensuite eu un deuxième volet, puis un troisième, sorti dans la précipitation. Les années ont passé. On a renoué avec le pantin malfaisant dans Bride of Chucky en 1998, puis Seed of Chucky en 2004. Deux longs métrages marquant un virage pour la poupée tueuse qui, par un humoristique concours de circonstances, avait fini par trouver l’amour et par devenir papa.

Cela dit, même s’il a scénarisé tous les films de la série, c’était la première fois, avec Seed, que Don Mancini s’attelait à la réalisation. Les gags étaient gros et volontairement peu subtils, Chucky s’adonnant par exemple à une séance de plaisir solitaire en feuilletant les pages du magazine Fangoria. À la barre de ce premier tournage, Don était, de son propre aveu, «complètement terrorisé». À ce jour, confie-t-il, il se souvient encore du conseil que lui avait alors donné l’inénarrable John Waters, qui faisait partie de la distribution. Le réalisateur de Pink Flamingos et de Cry-Baby lui avait dit : «Filmmaking is inch by motherfucking inch.» Une chose à la fois, mon garçon, une chose à la fois.

C’est ainsi que Mancini a pris les choses. Une à la fois. Et après avoir exploité les ficelles de la comédie horrifique dans ses deux derniers scénarios, il a décidé que le temps était venu d’effectuer non seulement un retour derrière la caméra, mais aussi un retour aux sources. Une chose que les fidèles réclamaient depuis longtemps. «Grâce à la magie de l’internet, je peux savoir ce que les spectateurs veulent vraiment. Et ce qu’ils voulaient, c’était un film de peur.»

Don Mancini
Don Mancini, maniaque de films d’horreur / collaboration spéciale

C’est ainsi que cet amoureux de films d’horreur, âgé aujourd’hui de 50 ans (le double de Chucky), remonte le temps et installe ce Curse directement après Child’s Play 3. Oubliée, ou presque, la passe comique. Oubliée aussi, la famille de Chucky, que ce soit Tiffany, sa douce incarnée par la plantureuse Jennifer Tilly, ou Glen/Glenda, son enfant à la sexualité floue. Cette fois, le diabolique jouet fait cavalier seul. «Dans Bride et dans Seed, les marionnettes étaient perpétuellement mises de l’avant, rappelle Mancini. Elles parlaient constamment, inlassablement, sans s’arrêter. Elles avaient des pages et des pages de dialogues. Certes, on pouvait s’y habituer, se dire ouais, bon, on va faire avec, tant pis, mais je ne voulais pas répéter l’expérience. Je voulais créer un vrai suspense. Comme dans l’original, Child’s Play, où tout reposait sur l’anticipation.»

Cette fois, le méchant petit psychopathe est tapi dans l’ombre. «Ça m’a permis de me concentrer sur les acteurs, sur les plans de caméra et sur les personnages qui se font tourmenter sans merci par Chucky, plutôt que de me concentrer sur les poupées elles-mêmes», explique le scénariste  et réalisateur.

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Avis aux inconditionnels : le vétéran Brad Dourif, qui prête sa voix au vilain-vilain est de retour. Pour l’occasion, Don a également fait appel à la fille de ce dernier, Fiona Dourif, que vous avez peut-être vue dans True Blood. «Je ne sais pas si vous suivez cette série? Moi, en tout cas, je suis complètement accro! lance Mancini au passage. Bref, Fiona a des yeux magnifiques, mais obsédants, et un look qui me rappelle celui d’Amy Irving dans Carrie.»

Grand admirateur de Brian De Palma, Mancini affirme d’ailleurs lui avoir fait «plusieurs clins d’œil» dans Curse of Chucky. Un film, qui, il l’espère, éveillera chez les spectateurs un trio de sentiments : «peur, angoisse et nostalgie». «C’est le 25e anniversaire de l’original et je voulais récompenser les fans pour leur dévotion. Curse, c’est un cadeau. Un cadeau à tous ceux qui ont soutenu la franchise depuis un quart de siècle.»

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Histoires de jouets
Curse of Chucky marque les 25 ans de règne de la poupée démoniaque. Mais avant ça, il y a eu, entre autres…

WEEKEND_DVD Childs Play_cc100Child’s Play : «Je crois que la peur freudienne des poupées vient du fait qu’elles ont l’air humaines… mais ne le sont pas», avance Don Mancini. Pas étonnant que son premier scénario, Child’s Play, transposé à l’écran par Tom Holland hante encore les esprits 25 ans après.
WEEKEND_DVD Bride of Chucky_cc100Bride of Chucky : «J’adore la comédie. En tant que scénariste, ce fut un plaisir pour moi de plonger dans ce genre», raconte Mancini qui a joué la carte de l’humour à fond pour les besoins de ce film réalisé par Ronny Yu et mettant en vedette la fiancée de Chucky, Jennifer Tilly.
WEEKEND_DVD Seed of Chucky_c100Seed of Chucky : Paru en 2004, ce premier film réalisé par le scénariste éternel de Chucky versait également dans le rire. «Me lancer sur le terrain humoristico-absurde était très inspirant pour moi, estime Mancini. Mais je sens qu’après Bride et Seed, on en a fait le tour.»

Curse of Chucky
En primeur mondiale le 2 août à l’Impérial
Fantasia : jusqu’au 7 août
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