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Antoine Corriveau: point de rupture

Photo: Yves Provencher/Métro

Trois ans après St-Maurice/Logan, Antoine Corriveau lance ce mercredi Les ombres longues, un second album plus rock, inspiré par les fins de relation et la grève étudiante.

Quand il a lancé son premier album, Antoine Corriveau s’est remis à écrire des chansons. Beaucoup de chansons. «La sortie du disque m’avait comme rassuré, affirme-t-il. C’était une période où beaucoup de gens se laissaient dans mon entourage, et j’avais l’impression que j’étais en train d’écrire un album smooth de peine d’amour.»

Puis, la grève étudiante de 2012 est venue changer la donne. «À la déprime des ruptures est venue s’ajouter l’énergie de la colère, résume-t-il. Mais je n’ai pas voulu faire un album sur le printemps érable – ça demeure ma vision des choses plutôt qu’un état de fait –, alors j’ai essayé de mixer un peu les deux trucs, de retravailler quelques textes qui parlaient de rupture. Ça donne un album sur les affaires qui se brisent violemment, qui changent d’un coup.»

De son propre aveu, Antoine Corriveau avait été «surpris» par son premier disque, dont ni la démarche, ni le résultat n’avaient été exactement comme il l’avait imaginé. «Je m’étais dit que ça devait toujours être comme ça, faire un disque, se souvient-il. Et pourtant, pour Les ombres longues, l’idée que je m’en faisais à la base est demeurée. Je crois qu’on a vraiment réussi à faire ce qu’on voulait. Avec mon réalisateur, Nicolas Grou, on a jasé beaucoup avant de le faire, et il savait où on s’en allait. Le résultat est à l’image de ce que je voulais: l’idée, c’était de faire quelque chose sans compromis. Quand j’achète un disque, c’est parce que je suis intéressé par la vision de quelqu’un, alors c’est ce que j’ai voulu donner sur cet album. On a essayé plein de choses en studio.»

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Le résultat: un son plus rock que celui auquel il nous avait habitués. Ce qui était voulu, dit le musicien: «J’aime l’idée qu’un nouvel album prenne une nouvelle direction, souligne-t-il. J’ai envie de faire 10 millions d’affaires avec mes prochains disques. Et il faut dire que le fait de donner des concerts m’a donné envie d’emmener quelque chose de plus énergique à l’ensemble. Quiconque fait une tournée de deux ans à jouer juste des tounes tranquilles est tanné à un moment donné!»

Et parlant de tournée, Antoine Corriveau fait valoir qu’il aimerait le plus possible que celles-ci se passent en groupe: «De plus en plus, tous les bands tournent en petite formule, déplore-t-il. On travaille avec huit ou neuf musiciens sur l’album, on passe des mois à travailler sur des arrangements pour trouver la façon dont la toune va le mieux marcher… alors ça serait l’fun de pouvoir la jouer de cette façon-là ailleurs que seulement au lancement!»

Toujours ténébreux
La musique d’Antoine Corriveau a souvent été qualifiée de «sombre», une étiquette que le demi-finaliste des Francouvertes 2012 prend avec un grain de sel.

«C’est une étiquette à laquelle on accorde beaucoup d’importance pour rien au Québec, croit-il. À la minute que tu ne fais pas de la chanson un peu joyeuse, on dit que c’est sombre, mélancolique. Mais personnellement, l’essentiel de ma collection de disques correspond à ce style: je tripe sur Nick Cave, Bonnie Prince Billy… Donc je ne vois pas ça de façon péjorative et j’ai décidé d’aller à fond là-dedans.»

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Les ombres longues
Présentement en magasin
Lancement au Cabaret du Lion d’Or ce mercredi, en formule 5 à 7

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