FKA Twigs @ Cabaret du Mile-End

• Samedi 9 août
  FKA Twigs @ Cabaret du Mile-End

FKA Twigs me laisse sans mot. C’est ma plus belle découverte de l’année. En plus d’être d’une beauté stupéfiante, elle fait une musique qui réussit à se faufiler dans tes entrailles pour te serrer l’estomac et faire remonter des émotions enfouies depuis trop longtemps. Un genre de trip-hop planant conçu pour te faire fondre en larmes après une peine d’amour. J’écoute LP1, son premier album studio, en boucle depuis une semaine. Je vous le jure, chaque chanson me fait revivre mes défaites amoureuses. Ce n’est pas facile. Parfois, je n’en peux plus, j’arrête et je me tape du Gucci Mane pour contrer la mélancolie. C’est un peu maso, mais il faut rendre à César ce qui lui revient: FKA Twigs a trouvé la bonne formule. Ne ratez pas la chance de la voir au Cabaret du Mile-End parce que, la prochaine fois qu’elle revient, c’est le Métropolis qui l’attend, rien de moins.

• Les 9 et 10 août
  Under Pressure 2014

Il y a 19 ans presque jour pour jour, je découvrais l’existence d’un festival de graffiti montréalais. Les poches pleines de weed et des bonbonnes aérosol dans le sac à dos, je me dirigeais vers le coin Henri-Julien et Mont-Royal, où avait lieu le premier festival Under Pressure. J’y étais avec quelques amis, donc Seak, qui allait devenir Axe, aujourd’hui l’un des graffeurs les plus respectés de la région métropolitaine. Je ne me souviens pas comment on en avait entendu parler. C’était avant Facebook et, je dirais même, aux tout débuts de l’internet.

À cette époque, on commençait à faire du graffiti de temps en temps dans les rues de Montréal. On était plutôt seuls dans notre bulle, tout en connaissant les «grands», comme Flow ou Seaz. C’est en se retrouvant dans ce festival de graffiti avec d’autres graffeurs qu’on ne connaissait pas qu’un sentiment de communauté s’est créé. Un sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand que nous. Le sentiment de faire partie d’un genre de groupe secret illégal. Les années ont passé, et cette vie de vandale est aujourd’hui loin derrière moi. Malgré tout, Under Pressure est toujours là, 19 ans plus tard. Le festival réunit les vieux de la vieille ainsi que la nouvelle génération. DJ, graffeurs et rappeurs sont tous là pour jaser, échanger et se rappeler qu’il y a un esprit de famille malgré la compétition. C’est encore l’un des seuls endroits où la culture hip-hop est restée fidèle à ses origines. Comme si Under Pressure avait gardé son univers dans un bocal hermétique pour le plus grand bonheur des puristes.

En 2014, il s’agit du plus vieux festival hip-hop encore actif au monde… et c’est chez nous que ça se passe. J’y vais chaque année, j’y retrouve le même esprit «‘tite bière dans un sac brun» et j’y revois les mêmes têtes. Les traits ont vieilli, le style est moins «pants Zellers et hoodie», mais il y a toujours ce petit quelque chose qui nous unit. On se fait un petit hochement de tête et on continue notre chemin.

180, rue Sainte-Catherine Est