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Desert Runners: la traversée du désert

Photo: Collaboration spéciale

Friand de course à pied? Attention, Desert Runners pourrait vous inciter à relever des défis encore plus extrêmes.

Depuis janvier, Jean-François Bégin s’entraîne entre 10 et 15 heures par semaine. Le 26 septembre, ce résidant de Cap-Rouge, à Québec, entamera la Traversée de l’Atacama. Deux cent cinquante kilomètres à courir dans le désert, au Chili. Son frère Claude aussi s’est inscrit à la course.

Lorsqu’il a annoncé qu’il relèverait le défi, un de ses collègues lui a parlé du documentaire Desert Runners. «Tu l’as vu?»

Jean-François Bégin, qui est chirurgien orthopédique dans la «vraie vie», n’avait pas vu le film, mais il a remédié à la situation tout de suite. Et il a été captivé par le long métrage de Jennifer Steinman, dans lequel la réalisatrice suit plusieurs athlètes non professionnels alors qu’ils tentent d’entreprendre quatre traversées extrêmes, soit celles du désert de Gobi, du Sahara, de l’Antarctique et de l’Atacama, au Chili. La même que le Québécois fera sous peu, courant pour une bonne cause, à savoir la lutte contre la fibrose kystique.

Afin de souligner l’événement et d’encourager les frères Bégin dans leur challenge, le Cinéma du Parc projette dès aujourd’hui Desert Runners. Vendredi soir à 19h, les deux sportifs seront sur place pour rencontrer le public. Petit aperçu.

Vous dites que Desert Runners a renforcé votre désir de vous lancer dans l’aventure. Pourtant, pour ceux qui ne courent pas, le documentaire, aussi intéressant soit-il, peut avoir l’effet inverse (plusieurs participants se blessent et, dans un moment tragique, un des participants perd la vie…) Qu’est-ce qui vous motive à vous lancer dans un tel défi?
Je dis toujours qu’à vaincre sans gloire on triomphe sans péril. Je trouve que le film illustre très bien les difficultés auxquelles les participants ont eu à faire face avant, pendant et après. Ça m’a permis de réaliser qu’on ne peut pas prendre la préparation à la légère.

«C’est naturel, courir, pour l’être humain. Tu prends la rue et that’s it!» -Jean-François Bégin (à gauche),en compagnie de son frère Claude

 

On apprend qu’il y a seulement 2 ou 3% des gens qui s’inscrivent aux traversées du désert qui sont de vrais athlètes. Les autres sont davantage en compétition avec eux-mêmes. Vous faites partie de quel pourcentage?
En fait, il y a quelques années, ces chiffres étaient exacts. Mais pour des raisons de financement, il y a pas mal de temps qui s’est écoulé entre le tournage du film et sa sortie. C’est de moins en moins vrai. Il y a de plus en plus d’athlètes. Moi, je me considère comme un monsieur Tout-le-Monde qui adore relever des défis et qui, en raison de cette course, a été amené à s’entraîner au même rythme que l’aurait fait un [professionnel].

Certains participants parlent de la solitude extrême qu’ils ont ressentie dans le désert. Il y en a qui racontent avoir été confrontés à leurs pensées les plus tristes, aux moments les plus sombres de leur vie. Est-ce une chose qui vous fait peur? Craignez-vous de vous retrouver face à vous-même?
J’espère justement aller chercher cet élément de solitude sur place. Dans le film, il y en a un qui court pour vivre un deuil, un autre pour se prouver qu’il n’est pas trop vieux. Moi, honnêtement, je n’ai pas trouvé de raison précise! Je suis quelqu’un de très équilibré! (Rires) Je ne vais pas enterrer mes démons là-bas ou quoi que ce soit. Mais sur place, je ne sais pas où mes pensées vont m’entraîner…

On apprend aussi qu’en Antarctique, des lois environnementales très strictes forcent les coureurs à marcher durant le premier segment du défi. Faites-vous attention pour «courir vert»?
Pour la course au Chili, cette contrainte de marcher n’existe pas, mais il y a quand même des règles très strictes qui disent qu’on doit tout emporter avec soi, traîner ses rebuts. C’est la beauté de ces événements! On est privilégiés de pouvoir aller dans les endroits comme ça, reculés, qui ont été préservés par les pays hôtes. Il faut les respecter. C’est primordial.

Sur votre blogue, vous mentionnez le nombre incalculable de fois qu’on vous a crié: «Run Forrest, run!» C’est encore un classique?
Oh oui…! Pas plus tard qu’hier, j’ai couru quatre fois une boucle de 4km. J’ai donc repassé (autant de fois) devant une maison où quelqu’un était en train de jardiner. À la troisième, j’ai entendu: «Run, Forrest, run!» C’est devenu un running gag. Tôt ou tard, c’est inévitable! (Rires)

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