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Colin Firth, l’agent secret gentleman

Photo: 20th Century Fox
Lubov Egorova - Metro World News

Cinéma. Le lauréat d’un Oscar Colin Firth tient la vedette de la parodie de films d’espionnage Kingsman: The Secret Service (Kingsman: Services secrets), mais ça ne l’embête pas si les gens se souviennent pour toujours de lui comme de «M. Darcy».

Vous êtes devenu un héros d’action pour Kingsman, étiez-vous fatigué de jouer des rôles d’hommes calmes et posés?
Pas vraiment. En fait, mon personnage de Harry Hart, quand il n’est pas en train d’assommer des gens, est plutôt calme lui-même. Mes six mois d’entraînement pour ce film ont été exaltants, c’était du nouveau pour moi, je crois que ça ressemble plus à une chorégraphie de danse qu’à autre chose. Mais quand j’ai eu terminé toutes les scènes de bagarre dans le film et que j’ai dû mettre un complet de nouveau, ce n’était pas aussi excitant. Je voulais refaire des scènes de bagarre! J’espère que j’aurai l’occasion d’en jouer d’autres à l’avenir.

Le film mêle action et comédie. Par exemple, vous réussissez à garder vos lunettes pendant les batailles. Ça vous énervait?
J’étais convaincu que les lunettes ne survivraient pas. Mais ça fait partie de l’histoire, les lunettes doivent rester parce qu’une caméra y est intégrée pour que les autres espions puissent voir ce qui se passe. J’étais convaincu qu’avec toutes les cascades, elles finiraient par tomber au moins une fois, mais j’ai appris que c’est possible de se battre contre 200 personnes et de garder ses lunettes.

J’aime le fait que Kingsman est un film qui oppose clairement «des bons et des méchants». Et vous, ça vous a plu?
Seulement pour ce genre de film. Kingsman rit gentiment d’autres films – il évoque la culture pop, les improbables histoires à la James Bond. C’est en quelque sorte une célébration et une satire du style cartoonesque dans lequel on a grandi. Mettre des personnages manichéens dans un drame humain sérieux serait déloyal. On a plutôt eu du plaisir en faisant un pastiche des films de James Bond, des films d’action. Et même là, le «méchant» de Samuel L. Jackson n’est pas clairement méchant, puisque sa théorie environnementale est solide [son personnage veut freiner les dommages humains causés à la planète]. C’est sa solution qui cause problème. Vous pouvez croire en sa théorie sans tuer tout le monde.

Votre famille a-t-elle vu le film? A-t-elle trouvé que le rôle vous allait bien?
Mon fils de 24 ans l’a vu, pas mes plus jeunes, mais ils m’ont vu en entraînement et ont trouvé ça drôle. Quand j’ai demandé à un de mes fils s’il pensait que je pourrais être un membre des services secrets, il m’a répondu: «Tu serais sans doute Johnny English.» Et j’ai bien peur qu’il ait raison.

Harry Hart dit que les manières et l’apparence sont ce qui compte pour reconnaître un vrai gentleman. Quoi d’autre?
Être un gentleman, c’est une question de courtoisie et d’empathie. Je n’aime pas que les hommes soient autre chose que des gentlemen.

Votre personnage dit que le nom d’un vrai gentleman n’apparaît dans le journal que trois fois dans sa vie : pour annoncer sa naissance, son mariage et son décès. Vous êtes d’accord?
C’est une bonne piste de réflexion. Je crois que nous sommes trop obsédés par la publicité. Voyez par exemple: je suis ici, en train de réaliser une entrevue. Mais on utilise la publicité pour vendre, pour avoir du succès politique. On le fait instinctivement – on prend des photos de nous-mêmes, de notre nourriture, de tout ce qui nous entoure. Et on a tellement hâte de les mettre en ligne! Dans mon cas, j’ai la responsabilité de promouvoir ce que je fais. Mais je crois qu’il est essentiel de ne pas oublier l’importance de la sérénité et de la vie privée pour chacun de nous – pas seulement pour les acteurs et les célébrités.

Vous avez joué plusieurs rôles différents au fil des ans, vous avez même gagné un Oscar pour The King’s Speech… Mais pour la plupart des gens, vous serez toujours le «Darcy» de Bridget Jones’s Diary ou de Pride and Prejudice. Ça vous déçoit?
Pas vraiment. Je peux être qui je veux. Je ne pense pas vraiment à ça. J’ai oublié de donner de l’importance à ce genre de choses en 1994. C’est une drôle de chose, le métier d’acteur, car si vous êtes assez chanceux pour travailler, vous aimez aller vers quelque chose de nouveau alors que le film que vous venez de tourner sort en salle. Donc, je ne me sens jamais vraiment connecté à ce que j’ai fait auparavant. Et si les gens se souviennent encore de ces rôles, c’est quelque chose dont je peux être fier.

Kingsman: The Secret Service
En salle dès vendredi

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