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En ce week-end des Oscars, on craque pour: Julianne Moore, Nightcrawler, Neil Patrick Harris…

Photo: Andrew H. Walker

En ce week-end des Oscars, on craque pour… Julianne Moore dans Still Alice, le scénario de Nightcrawler, Virunga, Lost Stars, Steve Carell dans Foxcatcher, Leviathan et Neil Patrick Harris à l’animation.

1. Julianne Moore dans Still Alice
Ça commence comme ça, soudain, pendant une séance de jogging. Durant sa course, une éminente professeure de linguistique oublie où elle est, où elle va. Puis, ce sont les mots qui commencent à lui échapper. La petite amie de son fils qu’elle salue deux fois. Sa fille qu’elle félicite après un spectacle comme si c’était une inconnue. Porté par une Julianne Moore sublime, Still Alice dépeint la maladie d’Alzheimer sans rien enjoliver. Comment continuer quand on se voit dépérir? Quand les gestes les plus banals deviennent des montagnes? Quand on n’arrive plus à dire les choses qu’on ressent et à nommer celles qui nous entourent? Un film sans réponses faciles, magnifique. (Natalia Wysocka)

2. Le scénario de Nightcrawler
À une époque où Hollywood présente les symptômes d’une «adaptite aiguë» – cette tendance grandissante à adapter des livres ou des histoires vraies –, on a un coup de cœur pour la catégorie Meilleur scénario original, où on retrouve notamment Dan Gilroy. Pour ses débuts derrière la caméra, il nous propose une virée nocturne captivante à Los Angeles, centrée autour de Lou Bloom (Jake Gylenhaal), un être solitaire et déshumanisé qui se lance dans le journalisme trash. Passé un peu sous le radar, Nigthcrawler est une belle surprise de 2014. (Baptiste Barbe)

3. Virunga
La discrète catégorie du meilleur documentaire nous rappelle que, pendant que les vedettes défilent sur le tapis rouge, la Terre continue de tourner, notamment en République démocratique du Congo, où vivent les derniers gorilles des montagnes, protégés par les braves rangers du parc national Virunga. Ceux-ci risquent leur vie pour les singes et leur parc, qui est menacé par une pétrolière aux intérêts pas très propres et par l’arrivée d’un groupe rebelle dans la région. Plus qu’un documentaire animalier, une troublante enquête journalistique qui ne peut pas nous laisser indifférents. (Marie-Lise Rousseau)

4. Lost Stars
Les nommés de la catégorie de la meilleure chanson ne nous font bien souvent ni chaud ni froid, mais cette année, on est tombée sous le charme de la trame sonore du film Begin Again, et particulièrement de la chanson Lost Stars (interprétée en différentes versions au cours du film par Adam Levine, de Maroon 5, et par l’étonnamment talentueuse Keira Knightley). Un ver d’oreille qu’il nous fait toutefois plaisir de fredonner encore et encore. (Jessica Émond-Ferrat)

5. Steve Carell dans Foxcatcher
Si on se fie aux Golden Globes, il y a fort à parier que l’Oscar du meilleur acteur ira à Michael Keaton pour Birdman, ou à Eddie Redmayne pour The Theory of Everything – et dans les deux cas, ça serait mérité. Mais on soulignera quand même notre faible pour la performance à donner froid dans le dos de Steve Carell dans Foxcatcher. Pas seulement parce que c’est un acteur comique dans un rôle dramatique, pas juste pour son étonnante transformation physique, mais parce qu’il prouve qu’il est un excellent comédien aux multiples registres. (Jessica Émond-Ferrat)

6. Leviathan
Dans un petit village russe, on descend de la vodka au verre, on tire à la carabine sur des portraits d’ex-leaders soviétiques et on enfourne la bouffe pour mieux faire passer le fort. Non, on n’est pas pareil au «beau monsieur de Moscou» qui débarque pour donner un coup de main à son ami le travailleur ordinaire, sans trop comprendre les codes de ce hameau mené par un maire crapuleux qui pose fièrement, dans toute sa «crapulosité», devant un tableau de Poutine. Usant de plans d’une beauté glacée, Andrey Zvyagintsev présente ces gueules de voyous déformées par l’alcool, cette juge qui lit les verdicts viciés à la vitesse d’une mitraillette, cette corruption qui «bulldoze» tout sur son passage, et ce terrible sentiment de confinement; toujours les mêmes petites routes, toujours la même mer. Et plutôt que de clore le film à son climax, le réal russe nous enfonce encore plus loin dans une spirale dont on veut sortir, vite, tout en souhaitant rester pris là, dans ce grand grand grand cinéma. (Natalia Wysocka)

7. Neil Patrick Harris à l’animation
D’accord, on ne sait pas encore réellement si on craquera pour l’animation de Neil Patrick Harris, mais notre petit doigt – et ses interventions suaves et franchement drôles alors qu’il était à l’animation des Emmy et des Tony – nous laisse croire qu’on passera une excellente soirée en compagnie de celui qui sera pour toujours Barney dans How I Met Your Mother. Si vous doutez, allez jeter un œil à son numéro d’ouverture musical des Tony Awards en 2011. Difficile de ne pas craquer pour son humour! (Jessica Émond-Ferrat)

On se désole pour…

Ces Oscars si homogènes
La diversité n’a jamais été son fort, pourtant cette année, l’Académie semble s’être surpassée. Voyez les candidats. Hmm. C’est Blanc longtemps dans les catégories d’interprétation masculine, tout comme féminine (où l’on retrouve Meryl Streep pour une 887e fois). Pour ceux qui avaient déjà peu de foi dans les Oscars (tiens, notre main se lève), ces nominations pour une cérémonie qui reflète si peu la réalité du pays où elle se tient ne font que sceller notre non-amour. Le party qu’on a envie de suivre, ce sont les Golden Globes. Là, y a de la pluralité. Là, c’est l’fun. Ce gala? Bleh. Y a même le mot-clic #OscarsSoWhite qui a fait son apparition. #OscarsSi Déprimants? Tellement. (Natalia Wysocka)

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