Soutenez

Marie-Jo, l’aventurière

Photo: Yves Provencher/Métro

Ça fait trente ans que Marie-Jo Thério fait de la musique. Vingt ans qu’elle a lancé son premier album. Et ça fait huit ans qu’elle n’a pas donné de spectacle aux FrancoFolies. Elle y revient vendredi soir, avec ses Trois petits tours d’été, parce que «c’est le fun de les faire!»

L’idée des Trois petits tours d’été s’inspire des Trois petits tours d’automne, trois spectacles que l’auteure-compositrice-interprète a donnés au Théâtre Outremont en 2013, et qui avait donné naissance à son premier album live l’automne dernier. «J’étais allée chercher des chansons que les gens connaissaient bien, et on avaient travaillé avec le squelette de ces chansons-là, mais en les laissant avoir leur part de frottement avec le présent. On a pu leur donner certaines couleurs, parce qu’on se sentait comme ça ce soir-là ou parce que tel musicien est venu nous surprendre… On a vraiment eu du fun!»

De la même façon, ses petits tours d’été, pour lesquels elle s’entourera des musiciens Joe Grass et Josh Zubot, ainsi que de ses invités Zachary Richard et Arthur H, devraient laisser une bonne place à la spontanéité. Pour ajouter du piquant, la très cool Marie-Jo et ses tout aussi cool musiciens n’ont eu que trois – petites – heures de répétition en début de semaine. «En fait, c’est des peintres! On est en train de parler de peinture! C’est des coups de spatule qu’on donne, en se donnant le droit d’utiliser toutes les palettes de couleurs sans aucune espèce de contrainte.»

Un spectacle qui carbure à l’instinct, donc. En accord avec la nature de l’artiste: un être toujours sensible aux moments musicaux, qui dit de ses premières chansons qu’elles étaient «totalement essentielles, fallait que ça sorte!», que «tout prédisposait à avoir besoin de faire ce métier» et qui est curieuse de la vie, cherchant à «célébrer des différences, à entrer dans des univers inconnus».

«Je suis assez heureuse de ces 30 années, qui correspondent quand même beaucoup, grosso modo, à ce que j’imaginais quand j’étais à Moncton pis que je sortais de l’école Saint-Henri en me demandant ce que pouvait être la vie. Je me disais, “la vie va être une aventure.”»

Les aventures de cette artiste à la fois discrète et fougueuse l’amènent souvent à développer ses plans au fil de ses inspirations. «J’ai jamais été de celles qui savent mener en grand leur plan de carrière et qui ont un sens du marketing à tout casser. Moi, j’étais plutôt du style à aller quelque part et à dire “Oh, attends! Ça, ça a l’air cool, je vais aller voir là… pis là.” De toute façon, si j’avais essayé de fonctionner autrement, je me serais plantée complètement!»

«Prière de VOUS abstenir [de venir au spectacle] si vous voulez voir quelque chose de très peaufiné, de très rodé, de très lisse. Parce qu’il y aura parfois des moments un peu édentés, il y aura aussi des moments échevelés, des moments où la temporalité ne sera pas tout à fait linéaire.»

Ainsi, l’Acadienne, arrivée au Québec à 17 ans, a présentement dans ses cartons un projet d’album qui naîtra, on ne sait pas quand, de son «aventure tropicale». C’est que l’artiste passe quelques mois par année au Costa Rica, avec ses trois chiens, son copain et son vieux piano qui porte en lui les traces de ces conditions climatiques particulières. «Y a des choses qui émergent vraiment facilement quand je suis là-bas. [Ça sera] quelque chose de très lumineux.»

Elle a aussi à cœur de créer des projets significatifs, à long terme, comme celui de Chasing Lydie. «Ce projet m’a happée, m’a kidnappée dans une temporalité que je n’avais pas soupçonnée et qui n’était pas tellement liée à l’expérience francophone»; voilà qui explique en partie son absence prolongée des FrancoFolies. Liée à l’album du même nom, sorti en 2011, cette idée aboutira à un spectacle en mars 2016 au Théâtre de Quat’sous. Mais elle ne veut pas trop en parler pour le moment. Mieux vaut garder la surprise pour le moment opportun.

«La vie n’est pas confortable, on le sait. Il ne faut pas qu’elle soit confortable, il faut se secouer un petit peu.»

Marie-Jo Thério aux FrancoFolies
Au Gesù
Vendredi soir à 20h30

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.