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Tom Hiddleston: Le caméléon

Photo: Sam Emerson / Sony Pictures Classics

Un acteur britannique trentenaire dans le rôle de l’Alabamien Hank Williams, icône du country décédé en 1953 à l’âge de 29 ans? De prime abord, l’idée pouvait sembler douteuse. Mais dans I Saw the Light, Tom Hiddleston (connu du grand public comme le méchant Loki de l’univers Marvel) se glisse avec une aisance désarmante dans la peau du chanteur aux nombreux vices. Métro lui a parlé.

«Oh, est-ce que vous vouliez faire l’entrevue en français? J’adore parler français, mais je suis un peu jetlag», nous dit Tom Hiddleston lorsqu’on répond «Oui, allô?» à son appel téléphonique. Quelques phrases dans la langue de Molière achèvent de nous convaincre que le charmant acteur, dont la voix a perdu toute trace de ses racines anglaises pour adopter les sonorités du sud des États-Unis le temps d’interpréter Hank Williams au grand écran, est doté d’un talent déconcertant et inépuisable pour les langues et les accents.

Si on exclut Midnight in Paris où il jouait l’écrivain F. Scott Fitzgerald, I Saw the Light, de Marc Abraham, constitue la première fois où Tom Hiddleston tient le rôle d’un personnage réel – et dont le souvenir est encore très vif dans l’esprit de bien des gens. «J’ai senti que j’avais une grande responsabilité envers toutes ces personnes qui ont aimé Hank Williams», admet l’acteur, qui rappelle que la musique au son évocateur de l’interprète de Cold, Cold Heart est fortement ancrée dans la culture américaine. «Je voulais l’incarner avec respect. C’était un équilibre assez délicat à atteindre, parce que je voulais raconter l’histoire au complet, je souhaitais que le portrait que j’en ferais contienne toute sa complexité, toute sa joie, toute sa douleur», explique-t-il, évoquant les divers problèmes de santé de l’icône du country : maux de dos chroniques, alcoolisme, abus de drogues, sans compter son mariage chaotique puis son divorce avec Audrey Sheppard (interprétée par Elizabeth Olsen).

«Les gens ne connaissent pas ces aspects, ils ne connaissent généralement que sa musique, croit le comédien, qui avoue n’avoir lui-même pas su grand-chose de la vie du musicien avant le film. À cette époque, la vie privée des gens était plutôt cachée, particulièrement quand une vedette avait des problèmes d’abus de substances qui ne collaient pas avec l’image proprette qu’on voulait lui accoler. Et dans mon esprit, c’est ce qui fait que Hank est une figure très intéressante, parce qu’il était une grande star à l’époque et que sa musique a rendu des tas de gens heureux, alors qu’elle venait de tant de douleur.»

S’il a pu compter sur son expérience d’acteur de théâtre pour se familiariser avec la réalité des concerts reproduits dans le long métrage («C’est une expérience étonnamment similaire; l’électricité de la connexion avec le public est très semblable»), Tom Hiddleston a dû apprendre à s’approprier la musique de Hank Williams. D’ailleurs, quand on lui demande ce qui a été le plus difficile à reproduire entre l’accent et le chant, la réponse fuse immédiatement : «Le chant! Et l’aspect physique, parce qu’il était très maigre, faible, et que j’avais quand même 33 ans quand j’ai commencé le tournage. Ce n’est plus naturel à cet âge d’être aussi frêle. Mais le chant, oui, c’était un très gros défi.» Avant le tournage, le Britannique a donc vécu cinq semaines avec le musicien texan Rodney Crowell, grand admirateur de Hank Williams, avec qui il s’est exercé sans relâche. «On travaillait fort, mais on s’amusait beaucoup aussi», assure-t-il.

C’est qu’il aurait été hors de question pour l’acteur d’avoir recours au lipsync. «Je ne pouvais pas porter les vêtements du personnage, parler comme lui, bref, être ce personnage sans chanter, dit-il. Spécialement parce que la musique, c’était son mode d’expression de choix.»

De l’art et du divertissement
Au fil des années, on a vu Tom Hiddleston autant dans des blockbusters que dans des films indépendants. «J’aime faire un peu de tout, des projets plus artistiques ou du bon gros divertissement; ce n’est pas parce qu’on aime les sushis qu’on ne peut pas apprécier les hamburgers!» souligne l’acteur, qu’on verra l’an prochain dans Kong : Skull Island. Métro vous rappelle trois rôles fort différents qu’on l’a vu tenir auparavant.

  • Midnight in Paris (2011)
    Dans ce film de Woody Allen, il joue l’écrivain F. Scott Fitzgerald.
  • Thor (2011)
    C’est le premier film de l’univers Marvel dans lequel on voit le vilain Loki.
  • Only Lovers Left Alive (2013)
    Dans ce film de Jim Jarmusch, il interprète un vampire musicien.

… et avis aux fans : contrairement à ce que laissent entendre les rumeurs, ni le rôle de James Bond ni une apparition dans la série Sherlock ne figurent à son agenda, nous assure-t-il!

I Saw the Light
En salle dès le 8 avril

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