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«La blessure»: quand écoanxiété rime avec autodérision

«La blessure» sera présentée à compter du 22 mars.
«La blessure» sera présentée à compter du 22 mars. Photo: Sylvie-Ann Paré

À compter du 22 mars, la dramaturge Gabrielle Lessard présentera sa nouvelle pièce, La blessure, qui mêle prises de décision et humour. Jouée à l’Espace Libre, l’œuvre se penche sur l’écoanxiété et découle d’un élément déclencheur personnel.

La pièce met en scène Anne, une jeune mère aux prises avec un cancer incurable et qui refuse de suivre tout traitement. Écoanxieuse avérée et s’affichant contre les compagnies pharmaceutiques qui, selon elle, l’ont rendue malade, elle décide de se rebeller en faisant ce choix politique.

Cette décision suscitera des conflits incessants avec sa conjointe et son entourage. Des disputes qui dégénèreront au point de devenir plus grandes que nature, selon l’autrice. De nombreux dérapages concerneront d’ailleurs l’écoanxiété.

«J’avais envie de parler d’écoanxiété, et de m’éloigner de toute moralisation ou de simplement répéter les statistiques, raconte la dramaturge, en entrevue avec Métro. Il y a déjà beaucoup de rapports accablants qui sortent.»

Je cherchais une façon de parler d’écoanxiété sans tomber dans la répétition de données ou de faire ma bien-pensante en donnant des pistes de solution.»

L’artiste de Rosemont avoue d’ailleurs avoir elle-même beaucoup souffert d’écoanxiété au cours des dernières années, notamment après la naissance de sa fille.

«J’ai décidé d’aborder le sujet avec un ton très personnel, c’est-à-dire notre incapacité à réagir face à ces enjeux-là, qui sont énormes. Il faut dire qu’on les a créés aussi, avec notre mode de fonctionnement et en jouant à l’autruche. Et ils nous sautent maintenant au visage.»

Si les thèmes abordés sont graves, la pièce les traite toutefois avec une touche d’humour et d’exagération, précise Gabrielle Lessard.

Certaines réactions et quelques reproches d’Anne proviennent d’ailleurs de certains de ses comportements passés; elle aborde ainsi le sujet avec autodérision.

«C’est ce qui me permet d’apporter de l’humour dans la pièce, explique Gabrielle. J’ai une distance par rapport à ce que moi-même j’ai vécu et fait vivre à mon entourage. Ce n’est pas loin du personnage principal.»

Plus de temps à accorder à la création

Gabrielle Lessard a récemment remporté la bourse Michelle-Rossignol. Le prix décerné par le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui récompense les jeunes autrices prometteuses. Selon la dramaturge, cette distinction lui permettra de se consacrer davantage au théâtre.

«Le Conseil des arts ne finance pas toujours à la hauteur des besoins. Je ne travaille pas dans des conditions qui me permettent d’aller au bout de ma pratique artistique, souligne Gabrielle Lessard. La bourse, pour mon prochain projet, me permettra de laisser l’artistique prendre le devant et que je ne sois pas obligée de faire des pieds et des mains [pour trouver du financement].»

La blessure est la huitième création de Gabrielle Lessard. La pièce sera présentée jusqu’au 9 avril à l’Espace Libre.

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