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«Le sexe des pigeons»: un théâtre ambulatoire 2.0 mariant réel et virtuel

L’intention des metteures en scène était de porter un regard nuancé sur les réseaux sociaux, souvent diabolisés. Photo: Gracieuseté, Julien Mailhiot-Guyon

Du 5 au 22 avril, le Théâtre Denise-Pelletier propose aux jeunes la pièce Le sexe des pigeons, un théâtre ambulatoire 2.0.

Les fondatrices du Théâtre du Fol Espoir, Gabrielle Côté et Laurence Régnier, invitent le public à suivre l’histoire de trois protagonistes, dans le réel comme dans le virtuel.

«Billy, Dérek et Léo se croisent dans les couloirs de leur polyvalente, sans trop se voir. Mais le jour où l’école est paralysée par une crise inusitée, les trois ados se rencontrent en ligne, pour mieux suivre les développements de l’affaire sur le Réseau Social de l’établissement», peut-on lire sur le site web du Théâtre Denise-Pelletier.

Ainsi, en plus de choisir le comédien ou la comédienne qu’ils voudront suivre dans la salle Fred-Barry, les spectateurs pourront lire sur leur cellulaire les échanges entre les personnages, sur un réseau social spécialement conçu pour l’occasion.

En plus d’avoir créé la pièce pour les adolescents, les metteures en scène du Sexe de pigeons ont invité des étudiants à participer aux résidences de création afin de recueillir leurs commentaires.

Un regard nuancé

La création de la pièce a pris cinq ans, entre autres pour permettre le développement du réseau social.

L’intention de Gabrielle Côté et Laurence Régnier était de porter un regard nuancé sur les réseaux sociaux, souvent diabolisés.

Ainsi, si la pièce aborde entre autres la question de l’intimidation, des aspects plus positifs sont également mis de l’avant.

Un réseau social, ça sert à se mobiliser, c’est fédérateur. Pendant la pandémie, ça nous a sauvé la vie et ç’a sauvé la santé mentale des jeunes.

Gabrielle Côté, cofondatrice du Théâtre du Fol Espoir et metteure en scène

Donc, sans faire un plaidoyer en faveur des réseaux sociaux, les metteures en scène ont voulu dépeindre toute la complexité de ces médias numériques.

«Notre réseau social est à la fois anxiogène et émancipateur, peut à la fois permettre une recherche identitaire et être collectif», ajoute Laurence Régnier.

Gabrielle Côté et Laurence Régnier, metteures en scène et fondatrices du Théâtre du Fol Espoir. Photo: Jason Paré, Métro Média

Écrite à six mains

La pièce a été écrite par trois auteurs, Véronique Côté, Marianne Dansereau et Frédéric Blanchette, qui ont chacun écrit les dialogues d’un personnage en particulier, respectivement Léo, Billy et Derek.

Le personnage de Léo, interprété par Alice Dorval, est une militante qui cherche comment avoir un impact sur son époque et lancer un mouvement social.

Billy (Evelyne Laferrière) est un personnage plus introverti, qui subit de l’intimidation et dont le genre est fluide.

Enfin, Derek (Guillaume Gauthier) est en quelque sorte l’étranger, puisqu’il est un jeune issu d’une région éloignée qui vient d’arriver dans la grande ville.

Un quatrième personnage, Kalhed (Sabri Attalah), viendra confronter Derek, qui a tenu des propos racistes.

Une épée de Damoclès

La troupe du Théâtre du Fol Espoir est évidemment confrontée aux enjeux liés à la pandémie. Même si la majorité des mesures sanitaires sont levées et que les théâtres sont ouverts, les deux metteures en scène doivent jongler avec le virus.

«Je pense qu’il y a un petit trou dans le filet, explique Gabrielle Côté. Les mesures financières vont aider si un acteur tombe malade pour des représentations [mais pas pour les répétitions].»

Laurence Régnier précise qu’il y a des discussions avec le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) à ce sujet.

«Des réflexions et des stratégies sont en branle pour trouver une solution parce que la pression sur les compagnies est immense. On a toujours l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête», déplore Laurence Régnier.

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