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«Megheti»: une célébration des mélodies arméniennes  

Photo: Gracieuseté, Sébastien Ventura

Afin de préserver l’héritage d’un peuple et de souligner la Journée de commémoration du génocide arménien, le Quatuor Rhapsodie lance l’album Megheti

Signifiant «mélodie» en arménien, Megheti contient un total de 14 pièces tirées des musiques de danse et des chants traditionnels d’Arménie. Il y aurait 35 types de danses traditionnelles arméniennes, ce qui en fait un mode important de transmission culturelle. 

Les morceaux sont arrangés par Nayiri Piloyan, également altiste au sein du quatuor à cordes, qui est complété par les violonistes Ana Drobac et Amélie Lamontagne ainsi que de la violoncelliste Sophie Coderre. Métro a rencontré deux des membres de Quatuor Rhapsodie. 

Entre la danse et la mélancolie 

Ce n’est pas d’hier que le quatuor inclut à son répertoire des mélodies arméniennes sous l’impulsion de Nayiri Piloyan, qui a été bercée par celles-ci lors de son enfance. Cette dernière et Amélie Lamontagne sont très fières de pouvoir enfin offrir cet album au public. 

«Ça fait plus de 20 ans qu’on travaille avec Nayiri, raconte la violoniste Amélie Lamontagne. Dès le début, on a eu des pièces de Komitas [dans notre répertoire]. C’est par là qu’on a connu la musique arménienne.» 

Komitas, dont le vrai nom est Soghomon Soghomonian, a survécu au génocide arménien de 1915 et c’est à lui qu’on doit la sauvegarde du patrimoine musical arménien, explique Nayiri Piloyan.  

La musique arménienne, «c’est parfois très rythmé et très dansant. D’autres fois, les mélodies sont simples, mais toujours super touchantes», ajoute Amélie Lamontage, précisant que d’autres compositeurs se sont ajoutés à leur répertoire avec le temps. 

À l’écoute de Megheti, on passe donc d’un sentiment de mélancolie à une envie de faire la fête. Une proposition qui se démarque de l’offre musicale faite par les autres quatuors à cordes à Montréal, croit Amélie Lamontagne, sans compter l’importance de mettre ce répertoire méconnu de l’avant.  

Un concert a d’ailleurs eu lieu le 16 avril dernier à l’Église arménienne Sourp Hagop. Selon Nayiri Piloyan, les membres de la communauté qui étaient sur place ont beaucoup apprécié. 

«Comment ça se fait que des gens qui ne connaissent pas cette musique puissent l’interpréter avec autant d’émotion?», lui ont demandé des spectateur.trice.s après la représentation. 

Un mois arménien 

Selon Nayiri Piloyan, la souffrance du peuple arménien est loin d’être terminée. 

«Le mois d’avril est un mois important pour les Arméniens et les chansons qu’on a choisies font référence à la souffrance de ce peuple en 1915, mais encore actuellement, en 2023, avec le blocus à l’Artsakh où les Arméniens subissent encore une oppression.»  

Nayiri Piloyan raconte que son grand-père du côté maternel a dû traverser à pied le désert syrien afin de fuir le génocide avec sa famille. Âgé de seulement 11 ans, il a été contraint d’abandonner en chemin sa mère et l’une de ses sœurs, trop malades, afin que ses autres sœurs et lui puissent survivre.  

Née au Liban, l’altiste a dû fuir à son tour la guerre avec sa famille, ce qui les a amenées au Canada.  

Au-delà de ces tristes événements qui ont marqué au fer rouge ce peuple, le Quatuor Rhapsodie souhaite aussi mettre en valeur la communauté arménienne résidant à Montréal.  

La communauté arménienne montréalaise 

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