Jeanne Côté remporte Les Francouvertes
Lundi soir, l’autrice-compositrice-interprète Jeanne Côté a été sacrée grande vainqueuse de la 27e édition des Francouvertes grâce à sa pop envoûtante et lumineuse aux racines folk.
La charismatique rappeuse Parazar, dont la musique est influencée par le raï algérien, est arrivée en deuxième place de la finale du concours-vitrine musical, qui s’est déroulée au Club Soda, tandis que Héron, qui fusionne sonorités du folklore traditionnel québécois et mélodies pop-rock, est arrivé troisième.
« Je peux pas parler, je sais pas quoi dire. Parce que je m’y attendais pas pantoute », a dit Jeanne Côté, entourée des complices musicien.ne.s qui l’ont accompagnée sur scène, où la pianiste native de Petite-Vallée, en Gaspésie, a joué des chansons tirées de son album Suite pour personne, paru en janvier dernier.
« Mais ceux qui s’inscrivent aux Francouvertes, découragez-vous pas », a-t-elle ajouté, clin d’œil à ses multiples tentatives (sept exactement) de participer à cette prestigieuse compétition. Sa détermination aura porté ses fruits!
Prestations
L’artiste gagnant.e de la finale était déterminé.e à moitié par le vote du public et l’autre par le vote du jury, composé cette année du réalisateur Alex McMahon, de Catherine Simard, de la Maison Fauve, des journalistes Marc-André Mongrain et Nicolas Ouellet ainsi que de l’autrice-compositrice-interprète Marie-Pierre Arthur.
Les finalistes se sont produit.e.s environ une demi-heure chacun.e devant un public chaleureux, puisant au sein de leur répertoire.
C’est Jeanne Côté, accueillie par une salve d’applaudissements sentis, qui a d’abord foulé les planches à son clavier, accompagnée de complices à la batterie, à la basse et aux guitares.
L’éloquente musicienne à la voix riche et profonde y est allée de quelques souvenirs musicaux, soulignant que, eh non, ce n’est pas parce qu’elle est « tombée dans la musique comme Obélix dans la potion » qu’elle a passé son adolescence à étudier le répertoire de Gilles Vigneault. « Moi aussi, j’ai tripé sur Mentir de Marie-Mai… Je le disais juste pas trop fort », a-t-elle blagué.
La résidante du Plateau-Mont-Royal, qui a pris part à son premier concours en 2014, s’est remémoré ce juge qui l’avait un jour exhortée à éviter les répétitions. Jeanne a servi en guise de pied de nez au commentaire dudit juge la chanson Y peut mouiller, conviant le public à « aller au plus profond de soi pour mettre le doigt sur ce qui nous énarve et y faire un doigt d’honneur ».
Héron, le projet solo d’Henri Kinkead, originaire de Québec, a ensuite pris le relais sur la scène, entouré de son groupe, comprenant notamment son jumeau aux guitares, « sa tendre moitié », comme il l’appelle. La violoniste Élisabeth Moquin s’est de nouveau illustrée sur scène, injectant les sonorités empruntées au répertoire folklorique québécois à la musique de Héron, délaissant son instrument le temps d’offrir un moment podorythmique.
L’auteur-compositeur-interprète, qui n’a pour l’instant pas d’album avec son projet Héron, rend hommage au territoire et au patrimoine musical par ses compositions, dont certaines s’inspirent de journées à chiller dans les parcs de Montréal, où il vit depuis deux ans.
Avant d’entonner Bonaventure, il a convié le public dans son safe space gaspésien… où l’on peut aussi voir des gars qui parlent fort en buvant de la Coors Light, convient-il.
C’est la rappeuse de l’est de l’île Parazar, élevée à Montréal-Nord, qui a conclu le trio de prestations. Et l’attachante artiste avait de « la grosse énergie à transmettre »!
Surnommant la foule « l’équipe », l’autrice-compositrice-interprète, qui a substitué le rap à une carrière en humour, a interprété des chansons tirées de son album C’est live et offert une pièce exclusive. Son amie Onenessa s’est jointe à elle le temps de leur duo Or… et de partager une gorgée de thé, jolie tradition découlant des origines algériennes de Parazar.
Ce sont les co-porte-parole Calamine et Samian qui avaient ouvert le bal, le rappeur élevé par une mère algonquine et un père francophone y étant même allé d’une improvisation afin de pallier les accrocs techniques qui ont quelque peu retardé les festivités.
Après les prestations des trois finalistes et avant d’annoncer l’artiste gagnant.e de la cuvée 2023 des Francouvertes, les coanimateur.trice.s Isabelle Ouimet et Matisse ont relevé un défi musical visant à amasser des fonds pour l’organisme Réseau avant de craquer.
Le tandem a poussé la chansonnette, inspiré par les traditionnelles fins de soirée karaoké post préliminaires et demi-finales! Il a ainsi interprété Incognito de Céline Dion en version karaoké, chanson qui était déterminée par la somme amassée. Au moment de choisir la toune, la récolte s’élevait à 1304 $. (Pour votre plaisir, les autres options étaient Si exceptionnel d’Andrée Watters et Pleurs dans la pluie de Mario Pelchat.)