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Une œuvre inédite de Riopelle exposée à la Biosphère

Une visiteuse de l'exposition «Riopelle: un oiseau en liberté» regarde une photo de l'atelier de l'artiste, dont l'on célèbre cette année le 100e anniversaire de naissance. Photo: Espace pour la vie (Jean-François Savaria)

C’est au tour de la Biosphère d’entrer dans les festivités entourant le centième anniversaire de naissance de Jean Paul Riopelle. L’expérience immersive Riopelle: un oiseau en liberté, qui plonge le public dans l’atelier du peintre regretté, est combinée à l’exposition Migrations, composée des œuvres de 12 jeunes artistes de la Francophonie.

L’un des principaux attraits de ces installations est sans nul doute une œuvre inédite de Riopelle, exposée sous verre à la fin du parcours et tirée de la collection personnelle d’Huguette Vachon, sa conjointe durant la fin de sa vie. Créée sur bois en 1990, cette œuvre sans titre est représentative de la dernière phase du peintre, alors qu’il travaillait avec des pochoirs. Ici, on observe les formes de plumes, d’un filet de pêche et de carcasses d’oiseaux, fréquentes dans le travail de Riopelle.

Huguette Vachon, tout comme Iseult Riopelle, un des enfants du peintre, a contribué à l’expérience, notamment en fournissant des objets tirés de l’atelier de l’artiste. Elle a «ouvert son coffre aux trésors», a lancé en conférence de presse Nicolas Lemieux de GSI Musique, qui a collaboré au projet. En effet, tout au long de l’expérience immersive, on peut entendre les notes de la dernière pièce de Riopelle symphonique se mêler aux cris des oies, dont les envolées sont projetées sur un immense écran courbe.

C’est que l’expérience immersive combine art et sciences de la nature. Dans une première salle, on recrée L’Île-aux-Oies et on nous informe, par le biais de panneaux explicatifs, sur le parcours migratoire, l’alimentation et la nidification de cet oiseau qui a tant inspiré Riopelle.

Une seconde salle reproduit l’atelier de l’artiste, incluant des tubes d’acrylique, un fer à cheval et des baguettes de bois, tant d’outils qu’il a utilisés pour créer les quelque 7000 œuvres qu’il a signées au cours de sa vie. Un tableau interactif s’active lorsqu’on y glisse nos doigts, créant une œuvre collective qui fait écho au travail de Riopelle.

Sans titre, 1990. Photo: Constance Cazzaniga

C’est dans l’ultime salle qu’on peut voir sur des écrans plusieurs toiles de l’artiste, dont L’hommage à Rosa Luxemburg. C’est là aussi que se déploie l’œuvre inédite, qui est loin d’être la seule du prolifique et généreux Riopelle à n’avoir jamais été exposée au grand public. Le peintre avait l’habitude d’offrir ses tableaux çà et là et, n’ayant pas été cataloguées pendant longtemps (Iseult Riopelle s’attelant à faire ce travail de moine), nombre de ses œuvres sont éparpillées un peu partout où il a vécu.

Parcours migratoires

Simultanément, la Biosphère – qui se situe sur l’Île-Sainte-Hélène, elle-même au cœur du couloir fluvial de migration de plusieurs espèces d’oiseaux – propose l’exposition Migrations. Douze artistes de 18 à 35 ans issu.e.s de la Francophonie signent chacun.e deux œuvres, dont l’on peut voir les reproductions. Plusieurs représentent des oies ou autres espèces de la faune locale et certaines font un clin d’œil direct à Riopelle. Mais elles évoquent aussi les changements climatiques, qui influencent les mouvements migratoires des animaux… incluant les humains.

Les Québécois.es Alexis Aubin-Laperrière, Estelle Frenette-Vallières, Gabrielle Lalonde, Geneviève Cadieux-Langlois, Pépite & Josèphe, Marwan Sekkat, Simon Emond et Ann Simard de même qu’El hadji Ibrahima Ndiaye (Sénégal), Yassine Boussaadoun (France), Guillaume Adjutor Provost (Nouveau-Brunswick) et Itzel Velazco Pérez (Mexique) sont ainsi exposé.e.s.

Jean Paul Riopelle lui-même, comme les oies qu’il a tant observées, a posé ses pénates ici et là, vivant notamment 40 ans en France. En rendant hommage à la nature et en faisant une place à la relève artistique, c’est aussi lui que l’on célèbre.

Riopelle: un oiseau en liberté et Migrations sont présentées à la Biosphère à compter d’aujourd’hui, et ce, jusqu’au 5 mai 2024.

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