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«Le lot du diable»: changez de siècle 

Quelques colons de la deuxième saison du «Lot du diable». Photo: Corus Média Inc.

Cinq ans après une première saison qui avait su trouver un public presque aussi passionné que celui d’Occupation double, Le lot du diable est de retour sur Historia et nous transporte cette fois à Paspébiac, en 1934, tous les vendredis soirs.  

La téléréalité animée par l’acteur Louis Champagne plonge 16 courageux.euses colons (comme dans «colonie», pas comme dans «ploucs»!) dans les conditions de vie de l’époque. Comme dans la première mouture, qui portrait sur la colonisation de l’Abitibi, les participant.e.s doivent se démener pour que leur groupe soit le plus fort et, ultimement, qu’un.e de ses membres mette la main sur le grand prix de 100 000 $.  

Si la somme fait des envieux.euses, les épreuves pour l’encaisser ont de quoi décourager bien des gens. Sans eau courante ni électricité, les colons doivent construire un abri de fortune et se débrouiller pour se nourrir. La faim, le froid et la fatigue provoquée par des journées de plus de 12 heures de travail font que les esprits s’échauffent à la moindre irritation, tel un Martin Perizzolo qui doit mettre ses pieds dans l’eau dans Expédition extrême.  

Un peu coucou sur les bords 

On va se le dire: il faut être un peu coucou pour se lancer dans une telle aventure. «Moi, je ne ferais jamais ça! assure Louis Champagne, bien heureux d’avoir séjourné en Gaspésie avec les commodités de 2022. Les gens sont un peu fous! Mais il y a du dépassement de soi, il y a une quête qui est personnelle à chacun. Ce sont des gens qui ont cheminé, si je peux utiliser un terme un peu thérapeutique.» 

Geneviève Lavoie, qui a participé à cette seconde saison, mais qu’on peut aussi suivre dans une autre émission d’Historia, Les derniers humains, confirme que «c’est complètement sauté» de se lancer un tel défi. «J’avais des ampoules dans les mains, des brûlures, des égratignures, des bleus, j’étais courbaturée à la grandeur du corps… j’ai tout eu!» 

Malgré tous les petits bobos, Le lot du diable est effectivement une façon de se prouver quelque chose à soi-même. «C’était une belle occasion d’aller mettre mes compétences à l’épreuve.» 

Parce que des compétences, il en faut si on veut une chance de ne pas se faire renvoyer dès les premiers jours. Geneviève donne des cours de survie, d’autres ont été formés chez les cadets, travaillent comme charpentier-menuisier ou connaissent tout de l’agriculture. Il faut toutefois savoir user de stratégie, parce qu’avoir trop de forces peut paraître dangereux aux yeux des autres colons, qui voudront alors éliminer la menace.  

Louis Champagne, l’animateur. Photo: Laurence Labat.

Du drama des années 30 

Louis Champagne a pris le rôle d’animateur, ou plutôt d’inspecteur de la colonie, parce que Le lot du diable est à cheval entre plusieurs choses qu’il aime. Amateur d’improvisation et d’histoire, entre autres, il a trouvé son compte dans ce concept québécois qui réussit à mélanger efficacement toutes sortes de choses, ce qui a certainement contribué au plaisir des téléspectateur.trice.s.  

Oui, il y a un peu d’histoire, un peu de jeu, mais aussi de la compétition, des notions de survie et du drama de téléréalité. Surtout, contrairement aux candidat.e.s d’Occupation double, les colons du Lot du diable «ne sont pas là pour trouver l’amour ou du reach sur internet», souligne Louis Champagne.  

Ainsi, les conflits, s’ils sont plus fréquents en raison des conditions misérables – essayez donc de ne pas péter une coche en étant fatigué.e et affamé.e! – dans lesquelles se retrouvent les participant.e.s, sont traités différemment et ne risquent pas de mener à l’interruption de la production, d’autant plus que les tournages ont été bouclés en juillet.  

«Ce qui est spécial, c’est qu’on doit continuer à travailler [malgré les chicanes], raconte Geneviève. On doit créer une certaine harmonie dans notre équipe, parce qu’on veut être la colonie restante. Pour ça, il faut essayer de réduire les tensions.» 

Geneviève Lavoie, une participante de la deuxième saison. Photo: Laurence Labat.

L’humain étant ce qu’il est, ça n’empêche pas la formation d’alliances au sein du groupe, mais les colons sont suffisamment matures pour se parler et tenter de régler les conflits avec respect. «Chacun a réglé ses affaires entre adultes, commente l’animateur. Je pense que la société a changé; il y en a qui ont compris et d’autres qui sont encore dans un autre monde, mais qui se le font dire.» 

La production a elle aussi réglé quelque chose: la finale. La première saison s’était terminée en opposant un homme et une femme dans un défi très physique qui avait laissé peu de chances à la favorite du public, Julie.  

«Ça a été adapté: il y a plusieurs séries d’épreuves qui demandent plusieurs habiletés, qu’elles soient physiques, sociales ou humaines», rassure Louis Champagne, qui rappelle du même souffle que le format a été créé ici et qu’il est bien normal qu’il demande quelques ajustements au fur et à mesure.  

Mais pas trop, s’il vous plaît! Parce qu’avec son concept unique, Le lot du diable divertit autant que n’importe quelle autre téléréalité, sans qu’aucun colon ne nous refourgue par la suite des codes promos à ne plus en finir pour acheter des boîtes de prêt-à-manger. Comme quoi changer de siècle, ça a aussi ses avantages.  

Le lot du diable
Les vendredis à 20h sur Historia
Dès le 11 novembre

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