Attirer les meilleurs pour relever le triple défi sanitaire, économique et écologique
Dans les derniers jours, le gouvernement du Québec a présenté une mise à jour économique et budgétaire, suivi, cinq jours plus tard, de son Plan pour une économie verte (Plan vert). La mise à jour économique brosse un portrait clair et inquiétant de l’état difficile dans lequel se trouve les finances publiques actuelles et pour les années à venir et ce, bien malgré les efforts des gouvernements, soulignons-le. De son côté, le Plan vert place la barre très haute pour rencontrer l’impératif de nous doter d’une économie réellement durable dans les prochaines années.
Clairement, le Québec est à un moment charnière de son développement socioéconomique. L’orientation gouvernementale le démontre très bien. À court terme, il nous faut à la fois, lutter contre la COVID-19 pour préserver la santé de la population, mais également relancer l’économie pour ramener le niveau de vie que nous connaissions avant mars dernier. Et ce double défi doit être rencontré tout en maintenant le cap sur une saine gestion des finances publiques. Or, cela ne peut se faire sans garder en tête l’objectif de long terme amené par le Plan vert : atteindre la carboneutralité dès 2050. La combinaison de ces impératifs compose le défi colossal qui attend nos gouvernements. Plus que jamais, il nous faut investir les ressources de l’État judicieusement et là où c’est possible, attirer des investissements privés pour épauler l’effort collectif.
Et un secteur en particulier offre des solutions à court terme: la modernisation de nos infrastructures de transport collectif. Les projets mobilisateurs et innovants abondent, la technologie se développe à pleine vitesse et les infrastructures publiques sont largement dues pour être renouvelées. En effet, en mars 2020, le déficit de maintien des actifs d’infrastructure au Québec était évalué à 28,2 milliards de dollars. C’est donc le moment idéal pour faire des investissements à valeur ajoutée dans des projets qui offriront des avantages à court, moyen et long terme aux générations actuelles et à venir.
À mes yeux, les dépenses dans les infrastructures axées sur un transport en commun plus vert, plus sûr et plus efficace correspondent au meilleur espoir pour assurer à la fois la reprise économique urgente et l’atteinte de nos objectifs environnementaux. Surtout, les infrastructures que nous développons aujourd’hui seront, dès demain, la clé de voûte de notre économie durable, et elles le seront encore en 2050. Elles devront donc être d’une qualité irréprochable. Les participants à cet effort national devront faire preuve de transparence dans leur gestion de ces projets à mission publique et surtout, respecter leurs budgets et échéanciers.
Pour cette raison, nos gouvernements doivent mettre sur pied des projets ambitieux, et miser sur des solutions d’infrastructures innovantes et éprouvées. L’urgence actuelle d’agir ne doit pas faire de place aux compromis sur la qualité ni sur les délais dans les décisions.
Ainsi, les dépenses en projets d’infrastructures vertes pourront soutenir la reprise économique après la COVID-19 de même que l’établissement d’avantages économiques et sociaux pour l’ensemble des Canadiens. Cependant, nous devons reconnaitre les contraintes financières auxquelles les gouvernements feront face pour un avenir prévisible. La réponse à la COVID-19 monopolisera les budgets gouvernementaux pour encore plusieurs mois ainsi que le redressement éventuel des finances publiques. Par conséquent, le secteur privé doit redoubler d’efforts, mettre la main à la pâte et contribuer à relever ce défi générationnel.
Dans le contexte actuel, le gouvernement doit former des partenariats avec les meilleures sociétés privées du monde pour accélérer la reprise économique verte et créer ensemble des infrastructures de transport meilleures et plus durables. Les ressources du privé sont accessibles et disponibles pour investir dans la modernisation de nos infrastructures de transport en commun. En établissant des partenariats public-privé en infrastructures de transport, nous pourrons réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), diminuer la congestion routière et contribuer à la reprise de notre économie, tout en assurant la saine gestion de nos finances publiques. Ces partenariats doivent proposer un équilibre entre les risques associés à un projet, les bénéfices financiers et les avantages socioéconomiques. Par-dessous tout, ces partenariats doivent être accessibles aux meilleurs joueurs de l’industrie. À titre de fabricant de trains, de systèmes d’infrastructure ferroviaire et d’investisseur, Siemens Mobilité Canada se tient prête à mobiliser sa capacité d’innovations et son expertise de renommée mondiale pour contribuer à cet effort national.
Yves Desjardins-Siciliano
Chef de la direction, Siemens Mobilité Canada