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Horace Jewelry: conquérir le monde un bijou à la fois  

Horace Jewelry bijou
Alexandra Cloutier-Bernier et Marie-Josée Fleury ont fondé Horace Jewelry il y a 10 ans. Photo: Gracieuseté, Horace Jewelry

On peut dire que Marie-Josée Fleury et Alexandra Cloutier-Bernier ont quelques petites choses en commun. Un bac en administration des affaires, une passion pour les bijoux qui les a poussées il y a dix ans à créer leur propre marque, Horace Jewelry, et quatre lettres tatouées sur la peau: totw. Quatre lettres pour «take over the world», comme un rappel indélébile d’aller conquérir le monde.  

Horace Jewelry

Fondatrices: Marie-Josée Fleury et Alexandra Cloutier-Bernier 
Nombres d’employé.e.s: 7  
Année de fondation: 2012 
+ de 20 000 bijoux designés depuis 2012  
+ de 65 000 bijoux, barrettes et pinces vendues en 2021 
15 % de croissance annuelle 
131 points de ventes en Amérique du Nord 

Question: Il paraît que vous vous êtes rencontrées pendant vos études en administration des affaires, mais comment est venue l’idée de fabriquer des bijoux?  

Marie-Josée: Oui, en fait on s’est rencontrées en organisant le défilé de mode de la faculté [à l’Université Laval]. Ensuite on s’est mises à étudier ensemble et on est devenues amies. On jasait un peu de nos passions, de ce qu’on faisait quand on était plus jeunes et on s’est rendues compte que toutes les deux on aimait faire des bijoux. Un soir tout bonnement on a essayé de concocter quelque chose avec ce qu’on avait chez nous: du suède tressé, des billes, des plumes.  

Alexandra: Les réseaux sociaux, Instagram et Facebook, commençaient à être très populaires, donc on a commencé à promouvoir Horace comme ça. Et grâce au bouche à oreille et nos proches ça a commencé à attirer des gens. Mais c’était vraiment basic, les gens commandaient à partir des albums Facebook.  

Q: Mais alors comment on passe de «on vend nos bijoux sur Facebook» à une marque reconnue avec sa propre boutique en ligne?  

MJ: Ça a pris un bon deux-trois ans avant d’avoir une boutique en ligne et quitter Facebook pour de bon parce qu’on voulait bien faire les choses. Et on a eu de la chance aussi parce que j’ai étudié en mode et donc j’avais plusieurs amis qui ont ouvert des boutiques physiques dans ces eaux-là. Ça nous a donné accès à pas mal de points de vente.  

A: En 2015, j’ai déménagé à Montréal et on a déménagé l’atelier du sous-sol de chez mes parents à chez ses parents. On a gardé des sidelines pendant plusieurs années parce qu’on se payait pas avec Horace. On réinvestissait tout dans l’entreprise et ça a été payant. 

Pourquoi «Horace»?  
«On voulait un nom qui allait résister dans le temps. Ce n’est pas pour rien qu’on ne s’est pas appelées “Les bijoux Alex et MJ”! Et Horace était un poète de l’antiquité romaine qui était précurseur, ça faisait écho à notre envie d’être à l’avant-garde.» – Alexandra 

Q: Diriger une entreprise à deux ça peut être autant une force qu’un défi, qu’est-ce qui fonctionne dans votre duo? 

A: La clé c’est la communication, comme dans toute relation interpersonnelle. Et notre force c’est qu’on a grandi ensemble en tant qu’entrepreneuses.  

MJ: On a chacune nos petites forces, nos faiblesses puis, même si on a des skillsets qui se ressemblent beaucoup, on se complète dans notre manière de travailler.  

Q: On peut voir sur votre site que votre équipe est entièrement composée de femmes. Est-ce que c’est quelque chose dont vous êtes fières?  

A: Oui, 100%! On est fières d’avoir évolué avec plein de femmes autour nous et je pense aussi que c’est l’fun d’être un modèle d’entreprise féminine québécoise.  

MJ: Évidemment, c’est pas voulu qu’on soit juste des femmes, mais on a vraiment une belle cohésion d’équipe et c’est super important pour nous.  

Q: Des bracelets en suède aux chaînes de ventre, votre éventail et le style de vos bijoux a beaucoup changé. Est-ce que le processus créatif a aussi évolué au fil du temps?  

MJ: C’est vrai, on est passé de choses très arts and craft à des collections un peu bohèmes.  

A: Mais toujours en suivant les tendances!  

MJ: Oui et côté création on a appris à se structurer beaucoup. Fut un temps ça partait un peu dans tous les sens. On faisait ça à partir de médaillons, de chaînes qu’on trouvait autant à Montréal qu’à Toronto. On allait aussi à New-York pour trouver des perles. Alors que maintenant ça part vraiment de nos têtes plutôt que des pièces qu’on trouve. On sait qu’on a la capacité de faire vraiment ce qu’on veut et donc on s’inspire un peu de tout ce qu’on voit.  

A: On est aussi rendues plus nombreuses dans l’équipe et en début d’année on s’assoit toutes ensemble pour partager nos inspirations. Ça nous permet de toucher plusieurs styles pour que tout le monde s’y retrouve.  

Q: Si vous ne deviez en choisir qu’un, ça serait lequel votre bijou préféré?  

MJ: J’ai peut-être un coup de cœur pour certains colliers qui sont un peu plus nostalgiques. L’année passée on a fait un collier sur lequel c’est écrit «+ qu’hier – que demain» qui est basé sur un médaillon que ma mère avait et qu’on a voulu remettre au goût du jour. On a aussi un locket que j’aime beaucoup, qui s’ouvre et sur lequel on a fait graver «pour toujours».  

A: C’est difficile de choisir, mais pour moi ça serait la collection des dix ans. Elle résume tout notre parcours et on y retrouve toutes les courbes qui nous ont inspirées et aussi notre moto à toutes les deux: «slowly but surely». En plus, au fil des années on a vraiment eu à coeur d’améliorer la qualité de nos bijoux et je crois que ça se voit particulièrement dans cette collection.  

Q: Et pour la suite, avez-vous des projets en tête, des idées de collaborations pour Horace Jewelry? Vous êtes déjà présentes à l’international, mais est-ce que vous rêvez encore de conquérir le monde?  

MJ: On aimerait ça devenir une référence niveau web pour tout ce qui est bijoux et accessoires. Pas nécessairement mondialement, mais au moins au Canada.  

On sait aussi qu’il va falloir qu’on déménage l’atelier parce que notre bail se termine dans deux ans. Ça ouvrira peut-être la porte à d’autres projets: une boutique? Un café? 

A: Côté collaborations, et on s’est toujours impliquées avec des causes [Robin des bas, la Fondation Jeunes en Tête, Filles d’action, Relief] et on a l’intention de continuer. On s’en vante pas forcément sur les réseaux sociaux, mais chaque année on fait des dons pour les personnes qui souffrent de maladie cardio-vasculaires ou les enfants avec l’Opération Père Noël. En tout cas, on est deux filles qui thrive à ce qu’il se passe des choses tout le temps, donc des nouveaux projets, il va y en avoir, c’est sûr!  

Votre application favorite 
«Basecamp, pour s’organiser au sein de l’entreprise. C’est une application qui regroupe autant nos calendriers que des to-do, mais aussi des inspirations. On s’en sert à tous les jours.» – Marie-Josée 

Votre meilleur conseil pour se lancer en affaire 
«Lentement mais sûrement, go the long way. Ça prend vraiment des efforts et c’est un roller coaster. On en a pleuré des shots, on s’est remises en question. Mais il faut y aller étape par étape, tranquillement.»  – Alexandra 

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