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À quoi êtes-vous prêt à renoncer?

Photo: Métro

La vie est faite de choix. On peut rarement concrétiser un gain sans renoncer à quelque chose en échange.

Il y a quelques années, je vous avais raconté comment on capture certains singes en Afrique. Laissez-moi vous le rappeler. C’est passionnant!

Dans un lourd vase au goulot étroit, on place une banane. Tôt ou tard, un singe s’en approche et introduit sa main dans le vase afin de prendre le fruit. Mais voilà : à cause du goulot, il lui est impossible de sortir du vase sa main qui tient la banane. Mais l’animal refuse de lâcher prise. Il ne reste ensuite qu’à le saisir. À cause de son entêtement, le singe vient de perdre sa liberté. Cette banane à laquelle il tient tant, même s’il ne la possède pas vraiment, le mène à sa perte.

Je me souviens également du livre Les renoncements nécessaires, de Judith Viorst. Dans cet ouvrage, on dit que devenir adulte, c’est apprendre à renoncer. «On ne peut aimer profondément sans devenir vulnérable à la perte de l’objet aimé, et on ne peut devenir un être responsable, conscient, relié aux autres, sans passer par des moments de renoncement, de deuil, de lâcher-prise.»

Vous l’avez vécu étant jeune. Vous rappelez-vous cette journée hautement symbolique où un adulte a retiré les deux petites roues de support de votre bicyclette? Le moment était solennel. Vous alliez passer dans la cour des grands, mais cela impliquait la possibilité de tomber.

Vous vous êtes peut-être alors dit que ça n’était pas la bonne journée et qu’une semaine de plus ne vous aurait pas fait de tort… Mais quelques heures plus tard, vous vous sentiez plus vivant et plus libre qu’avant de perdre ces roulettes de sécurité. Vous aviez grandi.

Et pour vous, où se situent ces deux petites roues que vous hésitez à laisser tomber? À quelle banane êtes-vous accroché? Trouver un nouvel amour implique de s’offrir à l’autre et d’accepter la possibilité de se faire dire non. Retourner aux études pour plonger dans un secteur qui nous passionne implique une réduction de ses revenus.

Certains oseront le faire, d’autres pas. C’est ainsi que je rencontre fréquemment des gens amers qui critiquent un patron qu’ils détestent depuis 20 ans, ou d’autres qui sont empêtrés dans des unions sans flamme. Ne voulant renoncer à rien, ils finissent par se sentir coincés.

D’autres vont de l’avant et réalisent que tous ces renoncements n’étaient pas si tragiques. Remarquez qu’ils ne connaissent pas tous le succès. Certains constatent qu’ils ont lâché la proie pour l’ombre. Mais ils se sentent vivants et ils connaissent souvent le succès la fois suivante. Y a-t-il des renoncements que vous n’êtes pas prêt à faire? Valent-ils autant que vous le pensez?

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