Y a-t-il un humain sous le sarrau?
Vous assistez à la descente aux enfers d’une amie qui refuse toute aide. Que faites-vous? Votre mère en détresse a besoin de vous à ses côtés pour les prochains jours, alors qu’au bureau vous bouclez un dossier crucial et urgent. Voilà le type de dilemme auquel l’Université de Montréal (UdeM) soumettra ses aspirants médecins, vétérinaires, pharmaciens, dentistes et optométristes à compter de cette année.
Avec le TECT (test d’évaluation des compétences transversales), l’UdeM veut s’assurer de «sélectionner les bons candidats, explique Michèle Glémaud, directrice générale du Service de l’admission et du recrutement. Nous recevons beaucoup de demandes d’admission, et l’enjeu récurrent est de sélectionner les personnes aussi pour leurs qualités et compétences humaines, pas seulement professionnelles.»
L’examen teste les habiletés des candidats en matière de «collaboration, communication, éthique, gestion du stress et des priorités, intégrité, professionnalisme et ouverture à la critique», précise l’université. Dans 12 mises en situation inspirées des petits et grands maux du quotidien, le candidat doit se positionner. Particularité : tout se passe en ligne, depuis l’inscription jusqu’à l’obtention des résultats. Les compétences humaines n’en sont pas pour autant évaluées par une machine : chaque mise en situation est enregistrée et soumise à un examinateur bien vivant.
«Chacun des cinq doctorats de premier cycle concernés avait ses propres outils d’évaluation, poursuit Michèle Glémaud. On a donc aussi voulu éviter aux candidats qui font une demande pour plusieurs programmes de passer plusieurs fois des tests visant à évaluer la même chose.» Le test répond aussi à une problématique d’accessibilité. Les candidats de régions éloignées n’auront ainsi plus à se déplacer pour soumettre leur candidature.
Développé par l’Université McMaster il y a une dizaine d’années, l’Examen assisté par ordinateur pour l’échantillonnage des caractéristiques personnelles sera utilisé pour la première fois au Québec. Le test est doté de dispositifs assurant l’identification du candidat, tels que la reconnaissance faciale. En cas de doute, l’université procédera à des vérifications serrées auprès du candidat.
L’évaluation est confiée à des professionnels issus du milieu de la santé, «au sens large du terme», précise Mme Glémaud, et de la santé communautaire. Chaque section est corrigée par un évaluateur unique ne disposant d’aucune information relative au profil scolaire du candidat.
Infos pratiques
Cinq doctorats de premier cycle sont concernés.
Médecine dentaire, Médecine vétérinaire, Optométrie, Pharmacie et Médecine (à compter de 2018).
Frais d’examen: 50 $.
Évaluation: Le TECT représente de 20 % à 50 % de l’évaluation globale. Le reste est attribué au dossier scolaire.