Les déterminants de l'intelligence
On l’attendait depuis longtemps, le voici enfin arrivé! Ce n’est pas du Beaujolais nouveau qu’il s’agit, mais du deuxième tome de l’ouvrage collectif sur l’intelligence dirigé par Serge Larivée. Le quotient intellectuel : ses déterminants et son avenir contiennent entre autres les fameuses études sur les différences de QI selon les ethnies, rendues célèbres par le «doc Mailloux».
Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, se serait bien passé de cette publicité, mais il est prêt à faire face à la controverse que le livre pourra susciter. Il s’attend toutefois à ce que ceux qui sont d’emblée réfractaires aux études sur le QI se donnent au moins la peine de lire le volume avant de lui lancer la première pierre.
«Je suis prêt à changer d’avis si l’on me démontre que je suis dans l’erreur», dit-il pour défendre l’ensemble de l’ouvrage et la fiabilité des études sur le QI. La délicate question des groupes ethniques n’occupe qu’un seul des 12 chapitres du livre auquel une vingtaine de spécialistes ont collaboré.
«Nous avons fait le point sur tout ce que l’on sait actuellement sur le quotient intellectuel, souligne le professeur. Nous avons fait un retour sur l’histoire et la conception des différents tests de QI, examiné l’ensemble des déterminants environnementaux et génétiques ainsi que leurs interactions, abordé la question des biais culturels, établi des comparaisons entre les sexes et les groupes ethniques et envisagé l’évolution de l’intelligence d’une génération à l’autre.»
Questions incontournables
Bien qu’il travaille sur le thème de l’intelligence depuis plus de 30 ans, Serge Larivée doit sans cesse répondre aux mêmes questions incontournables : Qu’est-ce que l’intelligence? Que mesurent les tests de QI? Comment peut-on prétendre qu’ils ne sont pas biaisés? À quoi servent-ils?
Pour définir l’intelligence, le chercheur s’en remet à un texte connu sous le nom de «Déclaration des 52». Selon ce texte, l’intelligence est «une aptitude mentale qui implique notamment l’habileté à raisonner, à planifier, à résoudre des problèmes, à penser abstraitement, à bien comprendre des idées complexes, à apprendre rapidement et à tirer profit de ses expériences».
D’après le professeur, «les tests de QI constituent de bons outils pour mesurer ces habiletés et de bons prédicteurs de la réussite scolaire et professionnelle».
Quant à savoir à quoi ils servent, Serge Larivée répond que «l’intelligence est un bon facteur d’adaptation et que les éducateurs ont intérêt à s’assurer du développement des habiletés cognitives des enfants. Si nous voulons des programmes éducatifs efficaces, il faut mesurer les résultats et, en prenant des mesures, on constate quels sont les facteurs de réussite. Cela permet de mieux cibler les interventions.»
Ce que les tests de quotient intellectuel font apparaître est parfois dérangeant, comme les différences interethniques, mais il ne servirait à rien de se cacher la réalité, estime le professeur. Toutes les nuances et explications qu’il voudrait apporter ne peuvent être exposées dans un article ni même dans une conférence et cela risque de perpétuer les préjugés, voire d’en créer de nouveaux.
Le quotient intellectuel : ses déterminants et son avenir
Sous la direction de Serge Larivée
Éditions MultiMondes