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L'assurance québécoise toujours en santé

Les grands de l’assurance-vie au Canada ont vécu une dure fin d’année 2008 en raison de la crise boursière. Sun Life, Manuvie et Great West ont perdu à eux trois 3,4 milliards de dollars. Cependant, les compagnies d’assurance de biens (assurance sur des biens matériels) ou de personnes (assurance pour la sécurité des personnes) canadiennes semblent moins touchées par la crise que leurs homologues américaines.

Aux États-Unis, AIG (American International Group), qui a déjà été la plus grande compagnie d’assurance au monde, a reçu en 2008 un prêt d’urgence de 85 milliards de dollars américains du gouvernement pour éviter la faillite. Une situation qui ne pourrait pas se produire au Québec, d’après Raymond Veilleux, professeur invité en actuariat à l’UQAM et spécialiste des régimes de retraite et des assurances collectives.

«Au Québec et au Canada, un petit nombre de compagnies d’assurance de personnes se partagent 90 % du marché, précise-t-il. Les 10?% des compagnies restantes seront rachetées par les plus gros si elles n’arrivent pas à suivre. Par ailleurs, les employeurs québécois n’ont pas le droit de couper les assurances collectives de leurs employés, comme le font leurs homologues américains pour faire des économies. Ils préféreront augmenter les franchises ou les cotisations de leurs employés. Pour ces deux raisons, les compagnies d’assurance du Québec et du Canada sont beaucoup moins sujettes à la faillite que leurs voisines du sud.» Une bonne nouvelle pour ceux qui se destinent au marché du travail dans ce domaine.

Des distinctions
Il est important de distinguer deux types d’assurances : les assurances de biens, ou de dommages, et les assurances de personnes. Tout comme les compagnies d’assurance de personnes canadiennes, qui semblent moins en danger de faillite que leurs homologues américaines, les compagnies d’assurance de dommages d’ici restent optimistes face à la crise.

Alain Thibault, président et chef de direction de TD Meloche Monnex ne se sent pas «directement affecté par ces temps difficiles. Je suis très intéressé par ce qui se passe aux États-Unis. Le monde des assurances est un petit monde, mais il n’y a pas de lien avec notre activité. Nous n’offrons pas de produit d’épargne. Notre mission est d’offrir aux Canadiens une protection sur leurs biens.»

Bien sûr, la construction tourne au ralenti et il y a moins d’achats de véhicules à cause de la crise, nuance-t-il, mais «beaucoup ont déjà [une voiture ou sont propriétaires d’une maison] et doivent continuer d’assurer leurs biens».

Malgré la baisse de l’activité économique, qui pourrait entraîner dans son sillage une baisse des occasions d’affaires pour les compagnies d’assurance, Alain Thibault voit quand même son entreprise progresser. «La question qui se pose aujourd’hui, c’est : à quel rythme de croissance pourrons-nous évoluer? Mais nous parlons bien de croissance.» Un signe que cela ne va pas si mal, finalement.

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