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Les sciences infirmières par quatre chemins

La ligne droite n’est pas toujours le chemin le plus court pour franchir la distance entre A et B. Chaque année, de nouveaux venus en sciences infirmières, d’horizons divers, s’inscrivent à la maîtrise à l’Université McGill. Un programme unique au Canada.

La maîtrise «passage direct» en sciences infirmières est offerte depuis 1974. Contrairement au programme de deuxième cycle standard, qui vise les détenteurs d’un diplôme dans le domaine, il est fait sur mesure pour les étudiants qui ont un baccalauréat généraliste en art, en sciences ou en sciences humaines.

Trois cours de chimie, deux cours de biologie, un cours de statistique et un ou deux cours en sciences humaines constituent le cocktail des préalables. «Souvent, les étudiants découvrent le programme pendant qu’ils sont au bac, et font le bon mélange», expose Dre Hélène Ezer, directrice de l’école de sciences infirmières de l’Université McGill.

Le parcours de trois ans, incorporant une année de propédeutique, «est basé sur la compétence que les étudiant ont déjà, et ceux-ci sont plus âgés, plus matures, ont voyagé, ont une expérience de vie».

Créativité
Cette maturité permet aux futurs infirmières et infirmiers «d’aller plus loin». «Ils montent leur propre projet de recher­che, font des statistiques et des méthodes de recher­che avancées… Ce sont des étudiants qui sont autonomes et qui ont un bagage.»

La «virginité» des étudiants face à la profession est par ailleurs une source de créativité, note la directrice. «On préfère qu’ils élaborent une conception idéale [de la profession]. On veut des personnes capables d’utiliser leur créativité  dans le système de santé.»

Aux commandes
Le résultat est probant. Généralement, explique Hélène Ezer, les diplômés aboutissent à des postes de commande après une ou deux années de pratique en centre hospitalier. «Ils font toutes sortes de choses, dit-elle, mais aiment garder le contact avec les patients. Le programme est axé sur la pratique avancée et un travail orienté vers la famille et la prévention.»

Quoique modeste – on admet environ 25 étudiants par année – le programme contribue à alimenter une profession qui souffre de pénurie chronique en amenant de nouveaux convertis d’abord engagés sur d’autres voies, croit Mme Ezer.

Toutes les vertus de cette initiative signée McGill semblent avoir trouvé un terreau fertile, et exclusif, dans le  campus montréalais. Après 35 ans d’existence, elle n’a encore pris racine nulle part ailleurs au Canada. Manque de ressources? demande Hélène Ezer. «Ils ont essayé de
la copier à l’Uni­ver­sité de To­ronto, mais ils n’ont pas réussi.»

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