Soutenez

Orientation professionnelle: la passion ou le portefeuille?

Devrait-on choisir un métier passionnant ou une paie alléchante? Déchirés entre le «trouve ta passion» de la psychologie populaire et les impératifs de la société de consommation, plusieurs se demandent quelle direction donner à leur parcours professionnel.

Pour Joëlle, mécanicienne cycliste, le choix était clair : la passion avant le portefeuille. Bachelière en science politique, elle aurait pu gagner un salaire plus élevé, mais elle a décidé de réparer des bicyclettes. «Je ne pouvais pas m’imaginer emprisonnée dans un bureau cinq jours par semaine, raconte Joëlle. Je ne le regrette pas. À la fin de la journée, les caissières doivent me pousser vers la sortie tellement j’aime mon travail.»

Ceux qui n’ont pas pensé à l’aspect financier pourraient toutefois être déçus une fois la lune de miel terminée. «Dans le milieu communautaire, il n’est pas rare que les employés qui ont des familles fréquentent les banques alimentaires pour joindre les deux bouts, admet François, psychoéducateur dans une maison de jeunes. Aider les autres peut être valorisant, mais on n’arrive pas toujours à voir le résultat concret de son travail. C’est pour cette raison que je veux changer de métier.»

Le choix
À moins d’être passionnés par un métier payant, sommes-nous condamnés aux regrets? «Au début de ma carrière, j’accordais une grande importance à la passion, se souvient Mathieu Guénette, conseiller d’orientation professionnelle pour la Société Pierre Boucher.  Avec le temps, j’ai compris que tout le monde ne nourrit pas nécessairement de grandes ambitions professionnelles. Certains font un choix pratique, et ça ne les empêche pas d’être heureux et de se réaliser à l’extérieur du travail.»

À l’inverse, choisir un emploi peu rémunéré n’est pas une condamnation à l’échec. «Certaines personnes sont gênées de leur choix. Elles craignent d’être vues comme des perdantes, alors qu’elles n’ont aucune raison d’avoir honte, défend Mathieu Guénette. Au con­traire, soyez fier de vous. Lorsqu’on choisit un métier dont les conditions salariales sont peu attrayantes, on peut être proactif en adoptant une stratégie pour se démarquer. Lorsqu’on est passif, on risque davantage de regretter son choix.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.