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Demande croissante de thanatologues

Un étudiant me demandait récemment si la formation des embaumeurs présentait de bonnes perspectives d’emploi. S’il ne faut pas souhaiter le malheur du peuple, on doit pourtant admettre non seulement que oui, les perspectives sont excellentes, mais que  les diplômés de cette formation peuvent se vanter d’être à l’abri des récessions!

La demande pour les services des thanatologues, comme on les nomme maintenant, est influencée d’abord et avant tout par le taux de mortalité, pas par les fluctuations de l’économie. Selon Statistique Québec, dans la population générale, ce dernier est de 0,7 %. Cela veut dire que chaque année, environ 52 000 de nos concitoyens nous quittent pour l’au-delà, et il faut bien alors s’occuper de leur dépouille.

Évidemment, la mortalité est plus élevée chez les personnes âgées. En 2008, alors que le taux de mortalité n’était que de 0,06 % chez les 30 à 34 ans, il était de 9,8 % chez les 85 à 89 ans. Cela veut dire que ces octogénaires n’avaient qu’une chance sur deux environ de fêter leur 90e anniversaire, alors que les jeunes trentaines ont presque tous fêté leur 35e.

Une population vieillissante, comme celle du Québec, requerra donc davantage les services des thanatologues. La seule tendance qui affecte négativement les débouchés est celle de disposer plus rapidement de la dépouille, notamment en évitant le salon funéraire. Cette tendance semble toutefois moins importante que celle de la personnalisation des services. De plus en plus de familles désirent en effet que les funérailles reflètent leurs croyances ainsi que la personnalité du défunt, et cela donne du travail aux jeunes diplômés.

Un métier, une occasion
Les thanatologues préservent le corps pour l’exposition et le service funéraire. Ils ont étudié diverses techniques pour y parvenir, du maquillage de cire à l’injection de liquides d’embaumement. Plusieurs sont également des directeurs de funérailles; leur formation inclut donc des connaissances en gestion. Tous apportent également leur soutien aux familles en deuil et ont maîtrisé les bases de la relation d’aide. Il s’agit donc d’un métier aux tâches très diversifiées et qui demande beaucoup de polyvalence.

Le Cégep de Rosemont est le seul à offrir le DEC en thanatologie. Ce programme est contingenté, ce qui signifie qu’il n’est pas possible pour tous les candidats d’y être admis. Aux dernières nouvelles, un peu plus d’un candidat sur deux l’était. Selon Emploi Avenir, le Québec a besoin de 90 di?plômés en thanatologie chaque année d’ici 2012. Le besoin continuera certainement d’augmenter après cette date. Or, en 2008, seulement 11 étudiants ont reçu leur DEC. Il y a donc là un important déficit. Une belle occasion pour les grands cours à l’estomac solide!

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