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Le secteur de la restauration en route vers la crise

Une grosse pénurie de main-d’Å“uvre menace le milieu de la restauration au Québec. Il est en effet appréhendé que 35 000 emplois seront non comblés d’ici 2025. «Cette crise commence même à se faire sentir» af­firme François Meunier, vice-président aux affaires pu­bliques de l’Association des res­taurateurs du Québec (ARQ). Plusieurs établissements peinent déjà à trouver du personnel pour leurs cuisines.»

Dans deux ans, ce sont déjà 700 à 800 personnes qui manqueront en restauration dans la province, selon les estimations du rapport 2009 du Conseil canadien des ressources humaines en tourisme (CCRHT).

Effets d’une population vieillissante
«Le vieillissement de la population est le facteur numéro un de cette pénurie», ex­pli­que François Meunier. En effet, le rapport fait valoir que le recul de la croissance de la population active au Québec engendrera une pénurie de main-d’Å“uvre dans le secteur du tourisme, pénurie qui sera plus grave dans le sous-secteur de la restauration.

 Le fait qu’il y ait beaucoup de jeunes qui travaillent temporairement en restauration explique entre autres la gravité de la pénurie pour ce secteur. «Les jeunes sont de moins en moins nombreux et ont de plus en plus de choix d’emploi, explique le vice-président de l’ARQ. De plus, en période de croissance économique, ce vers quoi nous nous dirigeons, tous les secteurs cherchent en même temps à combler leurs besoins en personnel.»

Les écoles hôtelières ne suffisent pas non plus à la tâche pour répondre à la demande. Alors que de 2 000 à  3 000 personnes y sont diplômées chaque année, le nombre d’emplois à pourvoir est quant à lui supérieur à 10 000. Quels seront les effets de cette pénurie? «Des restaurants fermeront, tout simplement, ou réduiront leurs heures ou leurs jours d’ouverture, se désole
M. Meunier. La demande sera trop grande pour qu’ils puissent y répondre avec une équipe réduite.»

Quoi faire
Aucune solution miracle ou unique n’existe, selon le vice-président aux affaires publiques de l’ARQ. Mais une chose est sûre, «l’encadrement réglementaire ne doit pas nuire au développement de la main-d’Å“uvre», af­firme-t-il. Ce dernier donne comme exemple les règles régissant l’immigration. «Si l’immigration vise seulement à attirer le savoir universitaire, plusieurs secteurs qui ont besoin de main-d’Å“uvre sont oubliés», affirme M. Meunier. «Mais notre plus gros problème n’est pas d’attirer les gens en restauration, c’est de les garder», renchérit-il.

Pour inciter les jeunes à faire de la restauration leur choix de carrière, M. Meu­nier fait valoir les nombreuses op­portunités qu’offre le secteur. «Les gens qui veulent rester longtemps en restauration trouveront une bonne maison, où ils feront de bons salaires, conclut-il. Et le monde s’ouvre à eux, avec la restauration, car ce domaine est universel.»

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