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Où est passée la relève?

L’avenir des technologies de l’information et de la communication (TIC) est loin d’être en péril. Néanmoins, il est certain qu’il y a un man­que de main-d’Å“uvre. C’est en tout cas ce que s’accordent à dire différents spécialistes dans le domaine.

«Ce n’est pas l’avenir des TIC qui est en danger, c’est simplement qu’en ce moment, plusieurs publics cibles ne sont pas nécessairement au rendez-vous, comme les étudiants par exemple», ex­pli­que Magda Fusaro, professeure et directrice des programmes en Technologies de l’information (TI) de second cycle au département de management en technologie de l’UQAM.

En réalité, les program­mes liés aux technologies et à l’informatique semblent être perçus comme étant trop durs ou ennuyeux et sont par conséquent boudés par les jeunes. «Il y a une réelle mé­connaissance du domaine. Et il y a un effort à faire pour promouvoir les TIC et les TI, suggère Mme Fusaro. Les gens associent ce domaine à de la simple saisie de codes et à de la programmation de base de données, mais on est loin de ça.»

Les TIC ont pris une place tellement importante dans notre quotidien qu’on ne se rend même pas compte à quel point elles ont envahi notre société. Qui ne consulte pas au moins une fois par jour son BlackBerry ou son ordinateur?

Nouvelles carrières
Tous sont d’accord pour dire que les TIC ont évolué. «Ce sont de nouvelles carrières qui sont beaucoup plus intéressantes que ce qu’on a connu», lance David Ticoll, directeur général de la coalition canadienne pour une relève dans les TIC. Fini, les carrières où on reste dans un cubicule à faire de la programmation. «Aujourd’hui, il y a une forte demande de spécialistes capables de combiner le monde des affaires avec celui de l’informatique. Ces derniers sont principalement des gestionnaires et des leaders dans les compagnies. Leur mission est de gérer des projets d’implantation de technologies pour innover et pour améliorer et transformer l’organisation», détaille M. Ticoll.

«Connaissez-vous une entreprise qui fonctionne sans courriels ou sans site web?» interroge Magda Fusaro. L’avenir des TIC n’est pas en danger, compte tenu de l’ampleur qu’elles ont pris et de la fascination que suscite l’industrie des technologies. Toutefois, c’est la formation sous sa forme actuelle qui est en péril. «Nous n’arrivons pas à répondre à la demande», affirme-t-elle. D’autant que de plus en plus d’entreprises recherchent des gens polyvalents et, surtout, des gestionnaires en technologies de l’information. «On observe depuis plusieurs années une volonté très marquée d’embaucher des gens qui savent concevoir, gérer et mener à terme un projet TI», détaille la professeure.

Le domaine technique, quant à lui, mène au chapitre de l’innovation et on le re­trouve dans tous les mi­lieux. «Le metteur en scène Robert Lepage, qui vient de lancer son nouvel opéra L’anneau du Nibelung au Metropolitan Opera de New York, a bouleversé les codes de réalisation scénique classique par l’utilisation de nouvelles technologies qui lui ont permis de développer de nouvelles écritures scéniques. Le Metropolitan Opera a pris le risque d’investir des millions dans cet opéra, car il a de grandes chances de faire renaître un art méconnu des jeunes générations.

De plus en plus de nouvelles disciplines apparaissent, comme en biologie ou en pharmaceutique ou en bioinformatique. Le marché de l’emploi dans les TIC est une véritable mine d’or pour qui a la capacité d’analyser et de gérer un projet.

Le marché de l’emploi
Les possibilités de carrière sont importantes, néanmoins il manque d’étudiants et les entreprises demandent un certain nombre d’années d’expérience.

  • Sécurité informatique
  • Gestion de projet TI
  • Programmeur web dans les jeux vidéo
  • Programmeur dans les réseaux télécom
  • Gouvernance des TI

Valoriser la formation
Pour pallier la pénurie de main-d’Å“uvre, il faudrait valoriser la formation auprès des étudiants :

  • En travaillant davantage avec le privé.
  • En instaurant des stages obligatoires.
  • En privilégiant les partenariats avec les entreprises.
  • En informant les étudiants sur la formation.

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