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La bénévole au sourire radieux

Marie-Eve Shaffer - Métro

Tous les vendredis, Marie-Josée Dubeau se lève à 5 h du matin pour se rendre au département de radiologie de l’hôpital Notre-Dame. Elle n’y va pas pour recevoir un traitement, mais pour illuminer la journée des patients cancéreux.  «Mon bénévolat me rapporte beaucoup plus que ce que je donne», soutient la jeune femme frêle.

Elle offre du café ou des biscuits à ceux qui attendent leur traitement, elle les écoute s’ils ont envie de se confier et elle leur donne des explications sur les traitements qui leur seront administrés. «Lors de leur première visite, je leur montre les machines pour démystifier la radiothérapie, dit la bénévole. Je leur explique que ça ne fait pas mal et je leur dis combien de temps durera leur traitement. J’essaie de les calmer.» Elle leur donne aussi de l’information sur les services auxquels ils ont droit, comme des consultations auprès d’un psychologue et des séances de massothérapie.

«À la fin de leurs traitements, je leur dis : « Je vous aime beaucoup, mais je ne veux plus vous revoir dans ma salle d’attente »», raconte celle qui détient un baccalauréat en psychologie. Ces patients ont toutefois de fortes chances de revoir Marie-Josée Dubeau puis­qu’elle fait également du bénévolat dans le service des prélèvements, ainsi que dans les départements de chimiothérapie et de soins palliatifs. Elle peut faire jusqu’à 25 heures de bénévolat par semaine.

Marie-Josée Dubeau incar­ne en quelque sorte l’aspect humain auquel les médecins et les infirmières ont peu de temps à accorder en raison du manque d’effectifs. «C’est un vrai rayon de soleil», s’exclame un patient après avoir subi ses traitements. Une femme, qui accompagnait une amie, fait remarquer de son côté que, dans un milieu aussi démoralisant qu’un département de radiologie, «un sourire fait toujours du bien».

Les technologues du département apprécient aussi son travail. «Tous les matins, elle vient nous voir pour nous offrir du café, rapporte l’un deux. C’est de l’extra. Elle n’est pas obligée de faire cela.» Si Marie-Josée Dubeau s’investit autant dans le bénévolat à l’hôpital, c’est qu’elle a eu un accident qui a lourdement endommagé son dos. Pendant plusieurs mois, elle a été hospitalisée et est restée alitée. «Je suis très chanceuse dans ma malchance parce que j’aurais pu ne jamais remarcher. Je suis tellement heureuse de pouvoir marcher et profiter du soleil. Après des moments difficiles comme cela, on réalise combien on est chanceux.»

Parfois, son dos la fait tellement souffrir qu’elle doit rester à la maison. D’autres fois, elle fait fi de la douleur et file voir les patients du département de radiologie. «J’ai mal, mais je me lève quand même le matin. [Mes maux], ce n’est pas grave, dit-elle. Je marche, je peux aider les gens et je suis contente. Si je ne viens pas, je me sens tellement coupable. Je me dis que les patients n’auront personne à qui parler.»

Marie-Josée adorerait suivre des cours en soins infirmiers pour ensuite prendre soin des patients, mais puisqu’elle est considérée comme invalide, elle serait refusée par les assurances des employeurs potentiels. «Je trouve ça plate que la société ne soit pas prête à  embaucher des gens qui, comme moi, veulent travailler, soutient-elle. Mais au moins, je ne suis pas confinée chez moi. Je ne serais pas capable.»

Malgré tout, elle est reconnaissante envers le CHUM de l’avoir acceptée comme bénévole. «Cela m’a redonné l’équilibre dont j’avais besoin dans ma vie, dit-elle. Je peux aider et je peux partager avec les gens. Pour moi, le bénévolat est vital.»

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