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Appel au contingentement des inscriptions en droit

Selon Emploi Québec, les perspectives d’emploi pour les avocats sont favorables. Néanmoins, certaines tendances pourraint bientôt affecter le placement de ces diplômés.

La première de ces tendances est l’augmentation de leur nombre. En effet, alors que seulement 772 diplômés provenaient des programmes de droit en 2005, ils étaient 1 027 en 2009. Or, leur taux de chômage augmente à peu près au même rythme. Environ deux ans après leur départ de l’école, 6,8 % des diplômés chômaient en 2005 et 9,8 % en 2009. Ils sont donc passés d’un taux de chômage deux fois moindre que celui de tous les jeunes confondus, qui est d’environ 13 %, à un taux qui s’en approche graduellement.

Pour éviter que leur situation ressemble un jour à celle des diplômés américains, il faudra limiter les inscriptions en droit. On observe en effet un chômage important chez les jeunes issus des écoles de droit américaines depuis la dernière récession. Selon plusieurs experts, il faudrait limiter le nombre d’inscriptions pour régler ce problème, une mesure qui déplaît royalement aux Américains. Au Québec, nos programmes de droit sont déjà contingentés, mais le nombre d’inscriptions a malgré tout augmenté de 15 % entre 2002 et 2007.

Un autre danger qui guette les diplômés est celui de la sous-traitance à l’étranger. De plus en plus de travaux qui étaient confiés aux nouveaux avocats peuvent être réalisés à meilleurs prix en Inde, au Sri Lanka et ailleurs dans le monde. Il s’agit par exemple de travaux de recherche documentaire ou de gestion de contrats. Parce que le Québec applique droit civil plutôt que le droit commun britannique, ce danger est moins important ici. Néanmoins, il s’agit d’une tendance qui se répand.

Le dernier danger est l’utilisation des technologies pour les travaux qui exigent beaucoup de temps et de main-d’œuvre. Les ordinateurs peuvent maintenant retrouver des informations essentielles dans une masse énorme de documents, grâce aux avancées de l’algorithmique et de la linguistique. Cela leur permet de récupérer dans la législature les cas pertinents à une cause donnée ou d’identifier les éléments nécessaires à une preuve dans une montagne de courriels et de mémos corporatifs. Selon certains, ces technologies permettront un jour à un seul avocat d’accomplir des tâches qui nécessitent aujourd’hui des centaines d’avocats et de techniciens juridiques.

Tout cela signifie une somme de travail moindre pour les avocats et un placement plus difficile pour les  jeunes diplômés. Pour s’adapter, les jeunes feront bien d’acquérir des compétences pratiques avancées durant leurs études, telles que le jugement, la négociation, la résolution de problèmes et la consultation. Ces compétences ne sont pas facilement sous-traitées ou informatisées.

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