Pour une meilleure éducation à la désinformation
Documenter l’effet de la désinformation sur une société plus divisée que jamais et mieux comprendre l’impact des efforts menés pour rejoindre les groupes enfermés dans leurs bulles idéologiques devraient être des priorités de la recherche.
Désinformer: «Utiliser les médias pour faire passer un message susceptible de tromper ou d’influencer l’opinion publique.» -Larousse en ligne (2019)
Recherches concluantes sur la désinformation
Ce sont deux des recommandations que font deux chercheurs en communication politique dans un article récent. Ils tentent d’inciter leurs collègues à s’intégrer davantage à cette vague de recherches universitaires née ces dernières années du phénomène des fausses nouvelles. Le territoire à couvrir, écrivent-ils dans American Behavioral Scientist, est vaste et l’intérêt des organismes de financement est notable: d’importantes études en psychologie ou en sociologie ont été menées depuis trois ansm – par exemple, pour essayer de comprendre d’où proviennent et comment se diffusent les fausses nouvelles politiques. Mais le domaine de la communication politique «et de la communication en général» a été plutôt silencieux, jugent Brian Weeks et Homero Gil de Zúñiga, alors qu’il devrait être aux premières loges pour, par exemple, «documenter l’impact [ou l’absence d’impact] de ce type de mauvaise information sur des choses dont nous nous soucions, comme le vote, la polarisation, la croissance du suprémacisme blanc ou les chambres d’écho».
Information trompeuse
«Les débats récurrents sur ce qui constitue une fausse nouvelle» sont surtout une diversion, soulignent-ils: nous devons désormais accepter l’idée que «l’information trompeuse est là, que nous y sommes exposés» et qu’elle affecte nos débats politiques: de quelle façon les affecte-t-elle, quels nouveaux rôles jouent les amis et les politiciens, pourquoi la désinformation affecte-t-elle différemment certains réseaux, avec quelles conséquences sociales, comment pouvons-nous riposter, comment les journalistes vérificateurs de faits (fact-checkers) pourraient-ils être encore plus influents: telles devraient être quelques-unes des urgences auxquelles devraient répondre les futurs chercheurs.