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Un portail pédagogique populaire

Des familles d’autres provinces se tournent aussi vers le site «L’école ouverte», lancé le 30 mars. Photo: Capture d'écran

Conçue en moins de 10 jours, la nouvelle plateforme en ligne du ministère de l’Éducation connaît un fort engouement au Québec, mais aussi un peu partout au Canada. Avec 100 millions de visiteurs en un peu plus de 24 heures après son lancement, le site L’école ouverte est appelé à rester dans le paysage scolaire québécois à la suite de la crise sanitaire.

«Ça montre que ça répond à un besoin. Ce site permet de redonner une certaine structure aux enfants et aux parents dans un contexte où la routine scolaire a volé en éclat», explique son concepteur Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication en éducation.

Son équipe de l’Université de Montréal et lui ont travaillé entre 18 et 20 heures quotidiennement pour mettre en place la plateforme bilingue commandée par Québec, le 20 mars.

Le portail propose des milliers de ressources en ligne existantes, qui couvrent plusieurs matières réparties par niveaux, du préscolaire au secondaire. Il y a aussi des activités pour bouger, se divertir et créer. Chaque jour, de nouvelles ressources bonifient le site.

Différents critères sont pris en considération dans la sélection des outils pédagogiques, tels que la gratuité et la facilité d’accès. Les ressources doivent aussi répondre au programme de formation de l’école québécoise du ministère de l’Éducation.

«On veut qu’elles soient simples à utiliser pour les parents et les enfants, avec un accompagnement minimal. Il faut qu’elles soient aussi ludiques le plus possible», mentionne M. Karsenti, qui a conçu ce type de site auparavant.

Soutien

Certains estiment toutefois que la plateforme manque de soutien et d’indications pour les parents. Chaque élève est libre de choisir son parcours et les matières à réviser.

Cette lacune devrait être corrigée dès de la semaine prochaine, lorsque les jeunes recevront par la poste ou par courriel une liste de suggestions d’activités ainsi qu’une communication personnalisée de leurs enseignants, indique le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

«Le site est très utile, mais ça ne remplace pas la relation élève/enseignant», reconnaît-il, soulignant que les familles peuvent aussi se référer aux propositions d’horaires hebdomadaires sur le site.

La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, mentionne que L’école ouverte vise à consolider les connaissances. «On ne demande pas aux parents de faire le travail d’enseignant», fait-elle valoir.

Un volet destiné aux élèves en difficulté est aussi en préparation, en plus de prévoir un soutien professionnel personnalisé.

Avenir

Tout comme M. Karsenti, le ministre Roberge croit que la plateforme restera une référence au lendemain de la pandémie de la COVID-19.

«C’est un site d’enrichissement. Il peut permettre de consolider les acquis durant les périodes de pause comme l’été. On est en train de le façonner de jour en jour à la situation actuelle. Quand on reviendra à la normale, on le configurera peut-être autrement», avance-t-il.

Le retour probable en classes est prévu le 4 mai, mais la date pourrait changer, selon l’évolution de la pandémie et les directives de la Santé publique. Le ministre Roberge maintient que l’année scolaire est suspendue jusqu’au 1er mai et non annulée pour le moment.

La reprise ou non des cours sera décidée quelque part après Pâques.

En collaboration avec Clara Loiseau

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