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La fin des photographes?

Photo: Métro

Dans la petite ville où j’habite, trois photographes avaient pignon sur rue il y a seulement quelques années. Maintenant, il n’y en a plus qu’un seul, qui travaille de son sous-sol. Le nombre de photographes diminue de façon constante. Ce métier a-t-il encore un avenir?

Au Québec, il y aurait un peu plus de 3 000 photographes. Certains, surtout parmi les plus âgés, ont appris leur métier sur le tas. Les plus jeunes ont souvent complété une formation professionnelle (DEP) ou collégiale (DEC ou AEC). Dans la région de Montréal, il est possible de compléter un DEC en photographie aux cégeps du Vieux Montréal et Dawson. Des AEC sont aussi disponibles à Dawson, au Collège Marsan et au Collège Inter-Dec. Le DEP est offert seulement au Centre de formation professionnelle de Lachine.

Selon Service Canada, c’est en grande partie la demande de portraits qui garde les photographes occupés. Les gens désirent toujours avoir des souvenirs des événements importants de leur vie : mariage, remise de diplôme, etc. Malheureusement, ces événements ont lieu surtout lorsqu’on est jeune, et les jeunes ont diminué au sein de la population. C’est en grande partie ce qui explique la baisse de la demande de portraits et du nombre de photographes.

Plusieurs ont cru que la demande de photos pour illustrer les sites web viendrait combler la baisse de demande de portraits. Ça n’a pas été le cas. Les sites internet se servent de grandes banques d’images, telles que Getty ou Corbis Images, facilement accessibles sur la toile et où on peut se procurer des milliers de photos sur une grande variété de thèmes. Ces banques peuvent aussi être utilisées par les journaux et les magazines, ce qui réduit encore le besoin de photographes.

De plus, les nouvelles technologies permettent aux amateurs de prendre des photos tout à fait convenables. Nos téléphones intelligents sont munis de caméras dont les capacités ne se trouvaient que dans l’équipement professionnel il y a 25 ans. Les logiciels de correction d’images, tels que Photo-shop, permettent également d’améliorer considérablement une photo après qu’elle a été prise. On observe donc une tendance à demander aux  journalistes de prendre leurs propres photos au lieu d’embaucher de nouveaux photographes de presse.

Est-ce donc une bonne idée de suivre une formation en photographie? Certains croient qu’il y aura éventuellement un retour aux belles photographies, comme au 20e siècle. Les grands photographes d’alors (Erwitt, Lartigue, Uelsmann) savaient conter une histoire, faire passer une émotion grâce à leurs images. Peut-être que l’art de la photographie subsistera, mais le besoin de photographes, lui, continuera probablement à décroître.

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