Osez être second
Avez-vous déjà remarqué que le deuxième enfant d’une famille est souvent plus dégourdi que le premier?
J’ai moi-même un grand frère. Pendant notre enfance, je le suivais partout. Il était Batman et moi, son acolyte Robin. C’était lui le boss et j’obéissais aux ordres. Cette situation me fatiguait, mais que voulez-vous, il était plus fort et, comme il le disait, il savait mieux que moi. La position de second peut-être frustrante, mais elle est formatrice. Il me transmettait son savoir tel que le ferait un mentor… légèrement tyrannique. Cette situation m’était imposée, car malgré mes tentatives, je n’ai jamais pu rattraper son âge.
Mais vous, occuperiez-vous volontairement la place de second? Les gens se complaisent facilement dans leur position dominante. Elle est gratifiante et rassurante. Il est plus agréable d’être roi parmi les moyens que le dernier de l’élite. Cependant, vous vous assoyez sur vos lauriers et vous n’avancez plus. Votre second lui en revanche progresse de jour en jour, et l’élève finit par dépasser le maître. Avant que vous vous en rendiez compte, il sera passé dans la cour des grands, alors que vous stagnerez encore à l’étage d’en dessous.
Prenez un joueur de hockey, par exemple. Les meilleurs des ligues mineures sont perçus comme des champions dans leur ligue, mais pour progresser, ils devront occuper la place de recrue dans la ligue majeure.
Si vous avez lu l’un de mes récents articles, «Zone de confort inconfortable», vous remarquerez que l’on y parle d’un moyen de sortir de sa zone de confort. Évidemment, être second ne consiste pas forcément en une situation de pouvoir aussi caricaturale et catégorique que celle de mon frère et moi.
Ça peut se traduire par le choix d’un mentor, par exemple. Quelqu’un qui en sait plus que vous et qui veut bien vous faire profiter de son expérience. N’ayez pas peur de fréquenter des gens plus savants que vous. Les entreprises ont d’ailleurs souvent des programmes prévus pour cela.
Osez aussi postuler à des postes qui dépassent votre champ de compétence. Des études ont démontré que les hommes sont plus rapidement promus à l’interne, car ils postulent fréquemment à des postes pour lesquels ils n’ont que 50% des compétences requises. Les femmes, en revanche, ont tendance à attendre de les avoir toutes ou presque. Troquez votre peur de l’échec contre l’envie d’apprendre.