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Les dangers des heures supplémentaires

Le risque d’AVC s’accentue parallèlement à la durée de travail, ont découvert des chercheurs. Photo: Getty Images/iStockphoto
Catherine Martellini - 37e Avenue

Les heures supplémentaires ne sont pas bonnes pour la santé, on le sait. Maintenant, grâce à une nouvelle étude portant sur 600 000 personnes originaires d’Europe, des États-Unis et d’Australie, on sait à quel point…

Le phénomène des karoshis au Japon – des employés travaillant parfois jusqu’à 18 heures par jour et mourant d’épuisement – n’est que le résultat d’une pratique répandue dans plusieurs milieux professionnels. Et ce n’est pas le seul pays où les longs horaires de travail sont meurtriers.

Dans le cadre d’une vaste étude publiée en août dernier dans la revue médicale britannique The Lancet, des chercheurs ont conclu que travailler plus de 55 heures par semaine augmentait de 33 % le risque de faire un accident vasculaire cérébral (AVC) et de 13 % celui de développer une affection coronarienne (des artères nourricières du cœur), par rapport à un horaire de 35 à 40 heures.

Bonne santé ou pas, tout le monde est à risque
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces décès ne sont pas liés à des problèmes de santé préexistants. La mort d’un jeune stagiaire de 21 ans qui voulait impressionner son patron chez Bank of America en est un exemple patent.

En effet, les résultats de la recherche ont été obtenus en suivant pendant sept à huit ans des hommes et des femmes qui ne souffraient d’aucune maladie cardiovasculaire connue au début de l’étude. Ils ont été également pondérés en tenant compte d’éléments comme le tabagisme, la consommation d’alcool et la sédentarité, reconnus comme facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.

Mais ce n’est pas seulement lorsqu’on dépasse les 55 heures que le risque d’AVC augmente radicalement. Les chercheurs ont
découvert que celui-ci s’accentuait plus la durée de travail s’allongeait. Ainsi, le risque grimpe de 10 % pour ceux qui travaillent de 41 à 48 heures, et de 27 % pour ceux travaillant de 49 à 54 heures.

Si le rôle joué par le stress dans plusieurs maladies cardiovasculaires avait déjà fait l’objet de nombreuses études, c’est la première fois qu’on étudiait avec plus de précision l’influence des horaires de travail dans ces affections.

Les pires bourreaux de travail
Au début de 2015, le magazine Forbes a établi le classement des 12 pays où la proportion des employés qui travaillent plus de 50 heures par semaine est la plus importante, en se fondant sur des données de l’OCDE. C’est ainsi que la Turquie arrive en tête de liste avec environ 43 % des employés qui dépassent les 50 heures de travail, suivie par le Mexique (28,8 %), la Corée du Sud (27,1 %) et le Japon (22,6 %).

Nos voisins américains arrivent tout de même en 7e place, pas loin derrière les pays anglo-saxons (Australie, 13,7 %, Royaume-Uni, 12,3 %). Le Canada ne fait pas partie de ce club très à risque. Ce qui ne signifie pas que plusieurs cadres et autres employés d’ici ne soient pas concernés par ces nouvelles données préoccupantes.

Comme il peut être difficile de réduire son horaire de travail pour diverses raisons, tant économiques que personnelles, une saine alimentation et de l’activité physique régulière n’ont jamais été aussi importantes pour atténuer au moins quelque peu ces facteurs de risque.

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