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L’activité physique sera bouleversée par les changements climatiques

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À cause de la pollution de l'air, la course sera difficile en milieux urbains. Il faudra plutôt se diriger vers les forêts. Photo: swissmediavision/iStock
Bernard Paquito, Guillaume Chevance et Tegwen Gadais - La Conversation

ANALYSE – Que l’on bouge pour le plaisir, pour la performance, pour se déplacer, jardiner ou au travail, toutes ces activités physiques seront de plus en plus difficiles à réaliser en raison des changements climatiques.

Sportif, marcheur du dimanche, skieur, livreur à vélo, travailleur de la construction ou joueur de soccer, la pratique d’activités ou de travail en plein air est amenée à changer. Vous pouvez aussi jouer un rôle dans la diminution de votre empreinte carbone.

Nous sommes des chercheurs en sciences de l’activité physique et nous nous intéressons depuis plusieurs années aux liens entre sports, activités physiques et changements climatiques. Dans une revue de littérature publiée en 2021, nous avons identifié plus de 70 articles publiés dans des revues savantes. Voici ce qu’il faut retenir :

Les changements climatiques sont un frein grandissant à l’activité physique

Faire de l’activité physique pour sa santé (jogging), se déplacer (se rendre au travail à vélo), ou dans le cadre de son activité professionnelle (chantier ou construction) risque d’être plus compliqué dans les années à venir à cause de plusieurs changements majeurs en cours. Parmi eux, l’augmentation de la pollution de l’air, l’accentuation des précipitations locales, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur, et la potentielle augmentation des catastrophes naturelles.

Les études qui modélisent les effets de différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, 2050 et 2100, indiquent que plus les émissions seront élevées (et donc que les températures vont grimper), plus les activités physiques telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui seront négativement impactées.

Certaines pratiques sportives accélèrent les changements climatiques

Plusieurs études ont examiné l’empreinte carbone d’activités physiques et pratiques sportives, en mesurant le volume de l’équivalent de dioxyde de carbone émis pour ces activités.

Les athlètes professionnels et universitaires, puis à une échelle moindre les sportifs amateurs, ont une empreinte carbone loin d’être négligeable. Par exemple, les déplacements en avion d’un joueur de soccer en Première Ligue anglaise (pour un pays relativement petit) représentent environ 30 tonnes (équivalent) de dioxyde de carbone, soit plus de trois fois l’empreinte carbone d’un adulte anglais moyen.

Une seconde étude réalisée chez des sportifs amateurs allemands a montré que, pour certains d’entre eux, le sport et l’activité physique représentaient jusqu’à un quart de leur empreinte carbone, toutes activités de la vie quotidienne confondues. L’empreinte carbone de ces sportifs amateurs était surtout liée à la pratique de sports nécessitant de voyager, comme le surf ou la plongée, ou à des activités très énergivores comme le golf.

L’activité physique pour lutter face aux changements climatiques

Les études de modélisation concluent que remplacer l’utilisation de la voiture en ville par les transports actifs tel que le vélo ou la marche est un bon moyen de diminuer son empreinte carbone. Les réductions sont d’autant plus marquées lorsque le transport collectif est promu de concert avec le transport actif.

Une série d’études montre aussi que, pendant ou à la suite de catastrophes naturelles, les communautés sportives peuvent jouer un rôle de soutien aux populations via le partage de leurs infrastructures (stades), la mise à disposition de leurs réseaux de bénévoles, ou encore des programmes d’activité physique adaptés pour aider les personnes à surmonter l’épreuve psychologique d’une catastrophe naturelle.

Illustration de l’impact du changement climatique sur les sportifs. Crédit : Tamara Martel

Que pouvons-nous faire ?

Voici ce que les sportifs amateurs et professionnels, les décideurs publics, les responsables du sport professionnel, du tourisme sportif et des formations universitaires, peuvent faire pour diminuer leur empreinte carbone :

1) S’appliquer à faire de l’activité physique et du sport des pratiques durables qui ont un faible impact en terme d’empreinte carbone (bouger près de chez soi, une alimentation plus orientée vers les protéines d’origine végétale, et renouveler moins fréquemment son matériel).

2) Coupler les restrictions au transport motorisé en ville avec le développement d’infrastructures favorables au transport actif et à la connexion avec les transports en commun.

3) Réviser les directives nationales en termes d’activité physique pour y inclure les enjeux des changements climatiques.

4) Inclure les enjeux climatiques dans la formation continue des professionnels, des étudiants et des bénévoles du sport.

Les compétitions professionnelles ou amateures, le tourisme sportif et l’activité physique de loisirs devraient être profondément réorganisés pour diminuer les empreintes carbones liées au transport de leurs pratiquants respectifs.

Finalement, si vous souhaitez faire passer le message aux autres sportifs, téléchargez et partagez nos infographies en accès libre.

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