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Les 50 ans à l’assaut de la téléréalité (et de nos cœurs) 

Louise et Nicolas de la 8e saison de «L'amour est dans le pré» sont toujours ensemble.
Louise et Nicolas de la 8e saison de «L'amour est dans le pré» sont toujours ensemble. Photo: Hugo B. Lefort

Si les jeunes aux tatouages et muscles imposants pullulent dans les téléréalités de rencontres amoureuses, une nouvelle catégorie de célibataires vient leur voler la vedette: les personnes d’âge mûr. Mais pourquoi pognent-elles autant auprès du public? 

«Ils y vont avec une quête différente des plus jeunes», avance Martin Métivier, producteur de L’amour est dans le pré, qui présente cette saison un troisième agriculteur quinquagénaire, Denis (à ne pas confondre avec Denis sans moustache de la saison précédente). «C’est complètement une autre manière de voir la vie, quand t’es plus vieux, confirme ce dernier. Nous autres, il n’est pas question de fonder une famille!» 

Denis, candidat de la 10e saison de «L'amour est dans le pré»
Denis, candidat de la 10e saison de «L’amour est dans le pré»

Jennifer, qui avait 50 ans lorsqu’elle a participé à la première saison de Si on s’aimait, opine dans le même sens : «Dans la cinquantaine, t’as passé l’étape d’avoir une famille et tu as des bagages un peu plus lourds, des fois.» Des téléréalités amoureuses qui mettent en vedette des mamans et des papas ont donc l’avantage de présenter des personnes avec des préoccupations et des désirs différents de ce qu’on observe à L’île de l’amour.

L’enthousiasme envers les célibataires de plus de cinquante ans s’explique également par l’authenticité et l’assurance dont ils et elles font preuve, notamment en matière d’amour en raison de leurs expériences antérieures. «[À cet âge], on dirait que ça va tellement vite. T’as plus le temps de niaiser, résume Jennifer. Tu reconnais les choses dont tu n’as pas besoin dans ta vie, t’es plus apte à t’en débarrasser et à passer à autre chose. Tu te connais plus, aussi.»

Denis renchérit à ce propos: «Je ne veux rien enlever aux jeunots qui sont dans l’aventure, mais je pense que quand t’es plus vieux, t’as plus d’expériences de vie, alors je pense que les décisions sont plus faciles à prendre.» On a d’ailleurs craqué pour l’amour instantané de Louise et Nicolas de la huitième saison de L’amour est dans le pré

Jennifer, ex-participante de la téléréalité de rencontres «Si on s'aimait».
Jennifer, ex-participante de la téléréalité de rencontres «Si on s’aimait».

Le public aurait également plus à cœur la diversité. Autrement dit, il veut voir dans son écran plus de différences culturelles, sexuelles, corporelles, mais également diverses tranches d’âges. «C’est difficile pour les femmes dans la cinquantaine [de trouver l’amour, notamment], parce qu’on devient un peu invisible dans la société», affirme Jennifer, qui se réjouit d’une plus grande représentativité des femmes plus âgées à la télévision. Ça permet surtout aux célibataires de tout âge de s’identifier à elles et d’espérer à leur tour.  

Le producteur Martin Métivier explique que le haut taux de réussite amoureuse des couples plus âgés en incite plusieurs à embarquer dans l’aventure. C’est par exemple le passage de Jennifer à Si on s’aimait qui a convaincu Brigitte de s’inscrire à l’émission à son tour. 

«On dirait qu’au-dessus de 50 ans, il reste moins de temps, on s’occupe à faire nos affaires, note Denis. Il y a tellement de gens de mon âge qui écoutent ces émissions-là. Si je peux leur donner espoir…!» Même son de cloche pour Jennifer, qui pense que son parcours à l’écran «a changé la vie de gens qui ont écouté l’émission» en leur faisant réaliser qu’ils pouvaient modifier des comportements même si la trentaine est derrière eux. 

Participer à une téléréalité amoureuse demande une bonne dose de courage, quel que soit l’âge. Mais il y a quelque chose de spécial quand on s’inscrit à ce genre d’émissions dans la deuxième moitié de sa vie. «Ma plus belle audition, c’est une dame de plus de cinquante ans, raconte Martin Métivier, ému. La vie avait été dure avec elle, mais ce matin-là, elle s’est dit qu’elle avait droit à l’amour, et c’était peut-être une téléréalité qui allait lui offrir cette occasion-là.»  

En fait, ces simples mots du producteur résument à eux seuls pourquoi on se rallie autant autour des participant.e.s plus âgé.e.s : «Tout le monde a droit à l’amour.» 

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