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Le succès de Maguire: haut de gamme, mais accessible!

Nouvelle boutique Maguire à New York. Crédit: Lindsey Swedick Photo:

Pourquoi faut-il toujours choisir entre qualité et prix lorsqu’il est question de chaussures? C’est la question que se sont posée les sœurs Myriam et Romy Belzile-Maguire lorsqu’elles se sont lancées en affaires. Elles ont su trouver un équilibre et, depuis, leur succès est fulgurant. Myriam, la designer du duo, répond à nos questions.  

Maguire, c’est une offre de chaussures haut de gamme, mais à prix juste. La compagnie fait affaire avec les mêmes usines que les marques de luxe préférées des fondatrices, mais estime vendre «50% moins cher qu’elles» parce que Maguire fait uniquement de la vente directe. Autrement dit, l’entreprise ne vend pas ses produits dans d’autres boutiques (qui ajouteraient une marge de profit et feraient ainsi hausser le prix des chaussures) que les siennes. 

Les sœurs Myriam et Romy Belzile-Maguire. Crédit: Garrett Naccarato

MAGUIRE

Année de fondation: 2017

Adresses: l’entreprise a d’abord eu une boutique à Montréal, puis une autre à Toronto, et a ouvert une boutique à New York le 11 juin, un rêve devenu réalité pour ses fondatrices. 

Nombre d’employé.e.s: 19, comprenant le personnel en magasin 

Myriam s’occupe de la production, du design des produits et du développement d’affaires. 
Romy s’occupe du marketing, des communications, de la gestion des ressources humaines et des opérations.  


Qu’est-ce qu’une chaussure haut de gamme, selon vous? 

«C’est une chaussure produite dans des pays comme l’Espagne, l’Italie ou la France, avec de la main-d’œuvre de qualité, constituée de spécialistes. La ligne de production est plus lente, car les employés prennent le temps de bien faire chaque produit. Les matériaux sont aussi de meilleure qualité. En résultent des chaussures plus confortables qui vont passer à travers les années.» 

Comment est née l’idée de lancer Maguire? 

«À l’époque, je travaillais dans l’industrie de la chaussure [elle était designer chez Aldo]. Je trouvais qu’il y avait beaucoup de chaussures à 150 $, mais qui n’étaient pas de super qualité, et d’autres en haut de 500 $, trop chères pour mon budget. 

En visitant une usine et en voyant les coûts de production, je me suis dit qu’il devait y avoir moyen de faire un produit de qualité, mais à un prix que plus de gens peuvent se permettre. Mon prix de rêve était de 230 à 250 $ pour une paire de bottes. 

Je visitais une usine, je voyais une marque reconnue en cours de fabrication à un coût de production de 20 $ puis vendue à 450 $ américains. J’ai réalisé que même si une chaussure avait un prix de vente élevé, ça ne voulait pas dire qu’elle était de qualité. Les clients de ces compagnies n’ont aucune idée d’où les chaussures sont produites, dans quelles conditions. Avec notre projet, on voulait donner plus de transparence au processus de production.» 

Et votre transparence se traduit comment? 

«On partage les coûts de production derrière chaque produit sur notre site Web pour que les gens sachent combien d’argent a été mis dans la production de la chaussure. On partage aussi tout le processus sur Instagram de sorte que les gens voient comment on développe les produits. Le tout dans le but d’être une entreprise transparente, ce qui est plutôt rare dans l’industrie de la mode.» 

Avec un coût de production plus élevé, comment réussissez-vous à faire de l’argent à votre tour? 

«Je paye les mêmes coûts de production que n’importe quelle autre entreprise haut de gamme qui fait affaire avec la même manufacture que moi. On va tous s’ajouter une marge de profit. Mais après, je ne vends pas ailleurs [auprès de détaillants tiers]. Le produit part de l’usine et vient directement au magasin Maguire, d’où notre concept de vente directe. Je n’ai pas besoin d’ajouter une autre marge de profit pour le revendeur par-dessus. Si je vendais ma chaussure à 200 $ dans un magasin grande surface, je devrais monter le prix à 350 $ pour survivre.  

Aussi, comme je parle italien, espagnol et français, je n’ai pas besoin d’agent pour discuter avec les usines, qui se prendraient aussi une marge de profit. En éliminant tous ces intermédiaires, je peux vendre mon produit à un meilleur prix et quand même me faire un profit pour survivre, payer mes employés, mes locaux, etc.» 

Avez-vous un conseil pour de jeunes entrepreneur.euse.s? 

«Le meilleur moyen de créer une entreprise, c’est d’aller travailler dans le domaine dans lequel on veut se lancer au préalable, ne serait-ce que juste un an ou deux, pour voir comment ça fonctionne. En travaillant dans l’industrie, il est possible d’identifier ses problèmes, puis quand tu te lances en affaires, tu peux régler ces problèmes. 

Ça permet aussi de faire moins d’erreurs, d’avoir plus confiance et ainsi d’accélérer le développement de l’entreprise.» 

Une entreprise qui vous inspire? 

«Bonlook nous a inspirées, car ce sont des gens de notre âge qui ont démarré de manière similaire à nous. Ils avaient aussi le concept de vente directe qui élimine les intermédiaires. S’il y avait de la place pour une compagnie comme Bonlook au Québec pour brasser les cartes de l’industrie de la lunette, on s’est dit qu’on pouvait faire la même chose dans l’industrie de la chaussure.» 

Vos applications préférées 

«Instagram, car c’est une grande partie de notre travail d’y créer du contenu.  

Shopify a rendu notre projet possible. Sans cette application, ça aurait été impossible pour deux filles sans notions en programmation de se partir un site Internet et d’ouvrir trois boutiques en cinq ans.» 

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