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Souffrez-vous d’hypervigilance et que faire si c’est le cas?

Photo: ma_rish, iStock

Vérifiez-vous à quinze reprises si votre cuisinière est bien éteinte avant de quitter votre appartement? Sursautez-vous au moindre bruit? Peut-être souffrez-vous d’hypervigilance. 

Symptôme lié entre autres à l’anxiété, l’hypervigilance touche une partie de la population, encore plus depuis la pandémie de COVID-19. 

Cet état psychologique provoque principalement une hypervigilance sensorielle, explique à Métro la professeure titulaire à l’École de psychologie de l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire de recherche de l’université sur le stress et la santé mentale, Nafissa Ismail.  

«On devient très sensible à tout ce qui se passe autour de nous et l’on est constamment en train [de tout analyser]», précise la professeure titulaire. 

En plus de crier et de sursauter quand elles sont surprises, les personnes hypervigilantes ont tendance à éviter les foules et les réunions avec plusieurs personnes; suranalyser des situations et imaginer le pire; surréagir à de supposées menaces; avoir une hypersensibilité au ton et aux expressions employés par leurs interlocuteur.trice.s; ainsi que tout prendre personnellement, peut-on lire sur le site de Passeport Santé. 

Nafissa Ismail mentionne que les personnes souffrant d’hypervigilance sont susceptibles de douter continuellement d’elles-mêmes et d’éprouver un sentiment d’insécurité même dans un environnement familier. Parmi les autres indices permettant d’identifier ce symptôme, il y a l’épuisement, l’irritabilité, le sommeil perturbé, voire l’insomnie. 

L’hypervigilance peut aussi affecter les gens qui ont vécu un trauma et/ou qui souffrent de stress post-traumatique, en lien avec un événement douloureux comme un accident, un viol ou la guerre. 

La schizophrénie, les troubles obsessionnels compulsifs et le trouble bipolaire sont aussi des états qui peuvent occasionner de l’hypervigilance, confirme Nafissa Ismail. 

En revanche, l’hypervigilance ne représente pas nécessairement un problème. 

Ça devient problématique lorsque ça interfère avec nos activités de tous les jours et que ça nous empêche de bien fonctionner au quotidien. 

Nafissa Ismail, professeure titulaire à l’Université d’Ottawa

Impacts 

Constamment tendus et stressés, les gens qui souffrent d’hypervigilance ressentent à la longue de l’épuisement, raconte la professeure titulaire. «C’est épuisant pour nous et épuisant pour ceux qui se trouvent autour de nous.» 

L’hypervigilance peut également avoir un impact sur notre santé physique, ajoute Nafissa Ismail. 

Exemples de problèmes physiologiques: 

  • Problèmes digestifs, comme des ulcères et des douleurs abdominales; 
  • Réduction de l’efficacité du système immunitaire; 
  • Problèmes cardiovasculaires; 
  • Impact sur le système reproductif, comme anovulation chez les femmes et problèmes érectiles chez les hommes. 

Des pistes de solutions 

Avant d’aller voir un spécialiste, il est possible de tenter de gérer le symptôme soi-même, soutient Nafissa Ismail. 

«On peut calmer notre axe de stress en utilisant des techniques de relaxation», suggère-t-elle, citant comme exemples les exercices de respiration profonde, la médiation et le yoga. 

Cependant, si ce n’est pas suffisant, il faut consulter le plus rapidement possible, conseille la professeure titulaire, afin que cet état soit traité avec de la médication et/ou de la thérapie. 

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