Profession: mort-vivant
Déguster des cerveaux peut devenir un plan de carrière réaliste, car la popularité du phénomène zombies explose.
L’Europe est peut-être en crise, mais ça n’empêche pas de nouvelles occasions de carrière d’émerger, notamment dans le domaine des zombies. Une entreprise qui se spécialise dans cette niche est actuellement en train de recruter et d’entraîner une armée de morts-vivants professionnels. «Nous les entraînons à se mettre dans la peau de leur personnage, indique le directeur du recrutement de Zed Events, Pete Owen. Nous travaillons sur le timing, les mouvements et même de subtiles techniques vocales – des petits grognements aux grands cris. Le secret, c’est de faire monter la tension.»
La compagnie Zed Events possède actuellement trois centres au Royaume-Uni et emploie environ 25 zombies. Plusieurs de ces employés n’ont aucune expérience d’acteur, mais ils suivent un cours accéléré de quatre semaines. Voici à quoi ressemble leur journée de travail. Les zombies professionnels sont installés dans une maison abandonnée où ils traquent et attaquent les visiteurs qui, eux, leur tirent dessus avec des carabines à air comprimé. «Bien sûr, il y a des accidents, avoue la zombie Tanya Faenowa. Nous sommes entraînés à prendre les coups et à tomber de manière sécuritaire, mais se faire tirer dessus peut quand même faire mal.»
Zed Events est prêt pour l’expansion. D’ailleurs, de nouveaux centres devraient être implantés aux États-Unis et en Asie, reflétant la popularité des zombies partout dans le monde. Une recherche menée l’année dernière a d’ailleurs montré que l’industrie américaine des zombies avait généré environ 6 G$ en retombées économiques aux États-Unis, que ce soit grâce à des films, à des jeux ou à des activités comme celles que propose Zed. «Cette industrie croît très rapidement», confirme l’éditeur du magazine Scareworld et directeur créatif du groupe de divertissement AtmosFEAR!, Jason Karl. Selon lui, il existe déjà quelque 170 attractions du genre seulement au Royaume-Uni, qui emploient des milliers de personnes. De plus, une nouvelle école d’entraînement pour les acteurs, Scream School, «augmente le niveau de professionnalisme», estime-t-il.
Malgré le climat économique incertain, l’industrie de la peur continue de croître. M. Karl a lui-même embauché 36 acteurs grecs à la nouvelle House of Fear d’Athènes et recrutera 113 acteurs britanniques d’ici les quatre prochains mois. Montréal, où se tenait la toute première conférence internationale sur les zombies la semaine dernière, pourrait bien être la prochaine cible des morts-vivants. Restons aux aguets!