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La fièvre olympique

Photo: Dave Martin/AP

D’ici la publication de cette chronique, plusieurs d’entre nous baigneront déjà dans la ferveur nationaliste que seuls les Jeux olympiques peuvent susciter. Comme la plupart d’entre vous, j’aurai de la difficulté à m’éloigner de la télévision. Heureusement, cette chronique est de la longueur idéale pour être lue pendant les messages publicitaires.

  • Les meilleurs

L’aspect le plus impressionnant de l’athlétisme est que de nombreuses performances peuvent être mesurées avec précision, ce qui permet des comparaisons avec les meilleurs du monde. Par exemple, Javier Sotomayor a établi le record du monde du saut en hauteur, qui est supérieur à la hauteur du plafond de mon salon! Dans mes bons jours, après un réchauffement approprié, je peux toucher le plafond du bout des doigts. Cependant, franchir cette hauteur est une tout autre histoire. Il en va de même pour Chris Boardman, qui a enregistré le record du monde de l’heure cycliste. Si j’étais sur la même piste et si je donnais mon maximum, il me dépasserait 108 fois, soit une fois toutes les 33 secondes! Je m’incline devant ces magnifiques athlètes. Ce sont des machines.

  • Le meilleur… en quelque sorte

Traitez-moi de puriste, mais ce qui me déplaît dans les Jeux olympiques, c’est qu’il y a trop de sports dans lesquels on ne peut déterminer le gagnant avec précision. La devise citius, altius, fortius ne s’applique pas toujours. Pour déterminer le plus fort, on peut ajouter du poids à une barre jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une personne. Mais déterminer le gymnaste qui a fait le meilleur salto ou le cheval qui a la meilleure allure est différent. Dans la plupart des épreuves, les résultats sont assez évidents, mais quelque chose se perd lorsqu’il faut un juge pour déterminer un gagnant.

  • Drapeau contre drapeau

Ce qui me déplaît, dans les olympiques, c’est le chauvinisme débridé qu’ils peuvent susciter. La tendance de la nature humaine à étiqueter des groupes peut être plaisante lorsqu’on prend pour un drapeau autant que pour un athlète. Mais le lieu de naissance d’une personne devrait-il être célébré autant que son exploit individuel? Une des raisons pour lesquelles nous devons consacrer autant d’argent à la sécurité est que le monde est fortement divisé par la politique, la langue et la religion. La partisanerie rend heureux, mais cette fierté nationale amplifie aussi les différences.

Cela ne signifie pas que nous devons nous abstenir d’encourager nos athlètes locaux. Je le ferai, comme vous. Toutefois, n’oublions pas que la magnifique performance athlétique est tout aussi inspirante si le vainqueur a un nom imprononçable. Les Jeux olympiques nous fournissent l’occasion de célébrer l’humanité, autant qu’un pays.

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