La sexualité s’émousse-t-elle avec l’âge?

Bien que la sexualité fasse partie intégrante de l’être humain jusqu’à sa mort, elle est peu valorisée passé un certain âge. Selon les représentations sociales, sexualité et vieillissement ne semblent pas faire bon ménage. En effet, des clichés bien ancrés mènent à penser que désir et plaisir s’émoussent au fil des ans. Dans un monde où l’on voue un culte au corps parfait, à la jeunesse et à la performance, quelle place occupe la sexualité chez la personne vieillissante?

Vieillir entraîne des changements qui soulèvent de nombreuses questions. Puis-je encore plaire? Ma vie sexuelle peut-elle être satisfaisante même après la ménopause (ou l’andropause, selon le cas), ou malgré une dysfonction sexuelle ou une maladie? Contrairement aux idées reçues, les aînés ont eux aussi des besoins sexuels bien présents. Toutefois, ils les assouvissent différemment de leurs cadets sur les plans de l’intensité, du mode d’expression et de la fréquence.

Avancer en âge, c’est d’abord être capable d’accepter que le passage du temps laisse des marques sur son corps. C’est aussi apprendre à aimer son corps tel qu’il est et surtout, à le comprendre. Chez les femmes, les modifications hormonales liées à la ménopause entraînent généralement un manque de lubrification vaginale, causé par la baisse d’œstrogène ainsi que par le vieillissement des tissus. Les hommes, eux, ont souvent des érections moins fermes ou moins durables qu’avant, et leurs éjaculations peuvent être plus tardives. Mais le sexe ne se limite pas à la pénétration! Entretenir une vie sexuelle épanouie même si on avance en âge implique de passer d’une sexualité pulsionnelle et physique à une sexualité affective, principalement axée sur les émotions et les ressentis.

La sexualité n’est pas un phénomène statique, mais plutôt un concept qui se transforme au fil du temps. Réinventer sa vie intime permet l’éveil d’une nouvelle forme de désir, lequel est gouverné désormais par la tendresse et l’affection plutôt que par la performance physique. La proximité de l’autre, les caresses et les regards prennent alors tout leur sens. Les difficultés sexuelles peuvent être contournées en explorant les cinq sens; la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût, mais surtout le toucher, qui devient un véritable moyen de communication permettant un bien-être mutuel. L’écoute active jumelée à la communication harmonieuse sont des habiletés qu’il est nécessaire de développer dans le but d’entretenir la complicité avec son partenaire.

Certes, il peut être difficile de vivre ce passage obligé en toute sérénité, mais avancer en âge ne signifie pas qu’on doive renoncer à toute vie sexuelle. Sachez que la fonction sexuelle est une des dernières fonctions de l’organisme à vieillir!