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La voyageuse

Dans chaque pas que je fais, il y a des voyages.

Lorsque tombe une pluie torrentielle sur Montréal, j’habite de nouveau à Londres, j’ai toujours 19 ans.

Où que je marche, je me revois sur les routes de France, le long de ce chemin de Compostelle, au coeur de champs verts comme l’Irlande.

Dans chaque pas que je fais, il y a des voyages plus longs que d’autres. Le souvenir d’une visite éclair à Strasbourg ou d’un long weekend à Mexico. Puis deux années à vivre au rythme des battements de coeur de cette chère Angleterre.

Sous chacun de mes pas, il y a des voyages qui s’endorment dans des chambres d’hôtel 5 étoiles et d’autres, sous le toit d’auberges minuscules.

Il y a de grands restaurants colombiens où le Chef quitte sa cuisine pour venir serrer ma main puis des cantinas où mes 2 pesos se transforment en un vrai festin. Il y a des suites somptueuses en plein coeur du nouveau Medellin, mais il y a aussi de toutes petites tentes plantées ici et là en Californie, des yourtes et des cabanes de bois au grand air de la Gaspésie.

Lorsqu’il neige sur Montréal, je revois Amsterdam et ses canaux givrés, quelque part en janvier.

Les effluves de café me ramènent à Bogota.

Tous les bourbons goûtent un peu Édimbourg.

La tequila me rappelle, vaguement, une certaine soirée à Morelia.

En pleine canicule, il me semble souffrir joyeusement à nouveau, écarlate, sous le franc soleil de l’Équateur.

Lorsque mes pas soulèvent de la poussière et que la terre est brûlante, je marche encore, soudainement, à travers les favelas brésiliens, portée par l’émotion qui accompagne l’impuissance.

Si je sors danser jusqu’aux petites heures et que la nuit ne semble plus finir, me revoilà dans ce bar de Berlin aux heures d’ouverture impossibles à définir.

L’air frais me rappelle le vent du large et les plages de pierres de Brighton.

La bonne bouffe; ce petit resto près du Colisée de Rome.

La neige tombe à la fois à Montréal et à Bruxelles.

Lorsque je lis du Hemingway je marche encore en amoureux dans les ruelles de La Havane.

Lorsque l’on me récite de la poésie, je me réveille à Fort-de-France, resserrant d’une main timide celle d’un grand Aimé Césaire aujourd’hui disparu.

Partout où me mènent mes pas, il y a des souvenirs et des rêves de voyages à venir. La Thaïlande que je semble être la seule à n’avoir jamais visitée, l’Inde, la Grèce, la Bolivie, l’Islande, l’Australie…

Peut importe où je vais, je suis partout à la fois. Éternelle voyageuse, tout de tout me rappelle un endroit.

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