Nés ailleurs, entrepreneurs ici
Les investisseurs immigrants issus de la diversité ethnoculturelle ont la possibilité de participer à un concours doté de 25 bourses de 25 000$ chacune. Une tape sur le dos pour des créateurs d’entreprises qui doivent franchir pas mal d’obstacles lorsqu’ils se lancent en affaires.
C’est la quatrième année que se tient le concours. Il a été créé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec. Il est géré par Entreprendre ici, un organisme dédié au soutien et à la promotion de l’entrepreneuriat au sein des communautés culturelles au Québéc.
C’est un coup de pouce spécifique pour les investisseurs immigrants qui auraient du mal à se frayer un chemin dans le milieu d’affaires québécois.
«Quand on lit l’indice de l’entrepreneuriat au Québec, on apprend que les taux d’intentions et de démarches des personnes issues de l’immigration [pour se lancer en affaires] sont les plus élevés. Or, quand on regarde le nombre de propriétaires, on voit qu’il y a un décalage dans la concrétisation», relève le conseiller en entrepreneuriat chez Entreprendre ici, Ibrahim Larré.
Cette situation s’expliquerait par plusieurs facteurs, notamment la difficulté à comprendre le fonctionnement de l’écosystème entrepreneurial québécois. L’accès aux financements disponibles serait également un enjeu.
«Lorsque des entrepreneurs n’ont pas un historique de crédit, cela peut être aussi un frein supplémentaire», observe M. Larré.
Aide bienvenue
Le concours semble gagner en notoriété auprès des investisseurs immigrants. Même si une légère baisse a été observée en 2020, le nombre de participants augmente d’année en année.
«On voit qu’il y’a un besoin énorme. On a reçu plus de 300 demandes en 2020, c’était en baisse par rapport à l’année précédente à cause de la pandémie. En 2019 on était à 600 candidatures», énumère le conseiller en entrepreneuriat.
Il est vrai que du nombre, seule une poignée de postulants sera choisie. Cinquante finalistes seront en lice. La moitié seulement seront boursiers.
Deux mois Tous les documents et conditions de participation sont disponibles sur le site Internet d’Entreprendre ici. La période de réception des candidatures sera ouverte du 2 août à 9h au 23 août à midi. |
«S’il ne remporte pas la bourse, l’entrepreneur peut réaliser une capsule de présentation ce qui lui assurera une certaine visibilité. Par ailleurs, il aura droit à un mentorat gratuit d’une année établi en fonction de ses besoins», indique M. Larré.
Bien entendu, obtenir un chèque de 25 000 $ est aussi un incitatif très intéressant et le concours est ouvert aux entreprises à tous les stades de développement.
Facilitation
Parmi les gagnants en 2020, Foued Sleimi. Cet entrepreneur originaire de Tunisie, a lancé Kidream, un centre de loisirs éducatifs pour les enfants.
«J’ai créé un parc pour permettre aux enfants de découvrir dans un contexte amusant les métiers d’une autre façon», décrit-il.
Les jeunes peuvent jouer pendant quelques heures au pompier, au biologiste, au pilote d’avion, à l’ingénieur en construction ou au médecin avec des équipements réalistes adaptés.
Il s’était rendu à Entreprendre ici pour participer au concours alors qu’il en était encore à l’élaboration de son plan d’affaires.
«Je suis allé voir Ibrahim Larré. Il m’a tout expliqué. Ils ont été très accueillants, très gentils à Entreprendre ici. Ils m’ont aidé à identifier les points faibles du projet et m’ont orienté vers des partenaires potentiels et vers les banques», raconte M. Sleimi.
La participation au concours est aussi un moyen de se donner une crédibilité quand personne ne vous connaît. C’est une carte de visite.
«C’est bien de recevoir un chèque de 25 000 $ par la poste, mais on obtient en plus une reconnaissance. Les autres organismes sont attentifs aux lauréats», mentionne M. Larré.
Les entrepreneurs intéressés peuvent commencer à se préparer. Le gala de la grande finale est prévu le 19 novembre, au Palais des congrès.