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Étudier la COVID-19 dans la communauté juive orthodoxe de Montréal

Photo: iStock

Une étude sur l’immunité face à la COVID-19 s’intéresse à l’impact de cette pandémie sur la communauté juive orthodoxe de Montréal. La clinique médicale Refuah V’Chesed a fait appel à une équipe de recherche de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill afin de mener cette étude collaborative.

Selon un communiqué de presse, le premier objectif de l’étude est de déterminer l’immunité face à la COVID-19 dans la communauté. Pour ce faire, des prises de sang seront effectuées sur 1250 participants avant et après la vaccination.

L’analyse peut également se faire avec quelqu’un qui a contracté la maladie et qui a développé de ce fait une immunité contre le virus.

L’équipe de chercheurs est mixte et composée d’un sociologue, d’une anthropologue, d’une épidémiologiste et d’un biostatisticien, en plus d’un agent de liaison.

Ce faisant, l’étude souhaite prendre en compte «les traités génétiques communs des membres, leurs problèmes de santé, leurs croyances et leurs comportements», comme l’explique le le chercheur principal de l’étude et professeur agrégé au Département de médecine de famille et à l’Institut d’éducation en sciences de la santé de McGill, Pr Peter Nugus.

Pour l’anthropologiste médicale Fernanda Claudio qui travaille avec les groupes vulnérables et membre de l’équipe, c’est aussi l’opportunité de comprendre des fonctionnements sociétaux différents. En plus de faire des entrevues avec les huit groupes qui composent la communauté, comme elle le souligne, l’anthropologue y voit une opportunité sans pareil d’analyser les parallèles possibles entre l’immunologie et les croyances.

On veut essayer entre autres de répondre à la question, comment cette infection est conçue et comment elle se transmet au sein de la communauté composée de huit groupes tout de même assez différents?

Fernanda Claudio, anthropologue médicale

Mieux comprendre les communautés marginalisées

Pouvoir étudier les communautés marginalisées n’est pas toujours évident, indique l’anthropologue médicale, notamment à cause du fait que ces communautés comme celle des juifs orthodoxes peuvent être assez fermées.

Cependant, elle a noté avec ses collègues une ouverture très importante sur cette étude. Celle-ci peut s’expliquer, selon elle, par une communication très étroite entre le centre médical et la communauté. L’agent de liaison médical principal de Refuah V’Chesed, Aaron Friedlander, sert notamment de lien entre la communauté et l’équipe.

Cette étude, selon Fernanda Claudio, peut donc aider la recherche pour mieux comprendre des communautés plus fermées, mais aussi plus marginalisées, « qui ont pu subir ce type de problèmes ».

En étudiant les comportements, les croyances, on espère pouvoir développer des programmes de promotion de santé que ces communautés comprennent et acceptent.

Fernanda Claudio, anthropologue médicale

«Ce n’est pas assez de demander aux gens de se faire vacciner ou de porter un masque, il faut comprendre comment ils perçoivent les instructions, et leur impact sur leur mode de vie», souligne l’anthropologue.

Sur une plus grande échelle, une politique de promotion plus inclusive et compréhensive pourrait également aider à «résoudre la problématique de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner». Fernanda Claudio indique que c’est notamment un des souhaits du gouvernement fédéral, si une autre pandémie venait à éclore.

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